Notre monde n’est pas digne de vous.

Quand j’étais petit, le monde pouvait se résumer à Dragon. Il y a eu une
grosse année où mon bonheur était complet si je pouvais voir le film,
quasiment tous les jours.
Je n’ai jamais recherché de suite et, quand Dragon 2 est arrivé, j’étais
principalement énervée. En voyant le film, c’est un mélange complexe
d’émotions qui se sont jouées en moi. Je n’apprécie pas énormément de
revoir le film mais j’apprécie énormément beaucoup de scènes, Valka, la
musique, et la façon dont les événements se déroulent. En fait, avoir
découvert ce film en famille m’a fait accepté le fait que ce qui s’y déroulait
était véritablement la suite du premier film : même si, encore aujourd’hui, je
ne revois pas vraiment le film mais je regarde plutôt des bouts par-ci par-là
parce qu’il a certaines scènes dantesques (je reste sur le fait que la mort de
Stoïck reste l’une des plus belle de la saga), au contraire de certaines sagas
comme Pirates des Caraïbes où je ne considère pas les films 4 et 5 comme
canons, ici je n’ai jamais eu de mal à me dire que Dragon 2 était
véritablement la suite du 1 et les événements qui s’y déroulent font parti de
la saga.
Cette introduction faite, passons donc à ce qui m’intéresse ici : Dragon 3.
Au contraire du deuxième film et plutôt comme le premier film, j’ai attendu ce dernier volet avec excitation, notamment parce que je savais que j’allais terminer une saga qui me tenait à cœur depuis presque 10 ans. Je me suis restreinte à regarder seulement une bande-annonce, ce qui ne m’a pas empêché de me faire spoil certaines choses (vous me direz, regarder un livre issu du film à
Cultura quelques jours avant de le voir est une mauvaise idée, et vous aurez raison). Cependant, ça ne m’a pas empêché sur le coup d’éprouver une légère pointe de déception envers le film, déception que je connais toujours un peu aujourd’hui mais, heureusement, au contraire du deuxième film, j’aime à le revoir. Il y a cependant un petit problème de rythme sur lequel je reviendrai.


Donc, pour commencer en beauté, le visuel. Si le premier Dragon avait certains
soucis au niveau des textures ou des cheveux, il faut avouer que niveau détails
et surtout feu et explosions, il était exceptionnel pour l’époque. Pour le
deuxième film, au moment où je l’ai vu je trouvais qu’il était le films d’animation
avec le visuel le plus avancé que j’ai pu voir.
C’est sans aucune surprises que le 3 m’a bluffé comme jamais. Il est d’une
beauté incomparable et Dreamworks sur ce film n’a rien à envier à Pixar.
Les détails sont juste spectaculaires. Si on regarde sur certaines images, on
voit un niveau de précision stupéfiant. Les écailles, le cuir, le fer, le bois, les
plantes, les yeux (j’ai été littéralement bluffée quand j’ai vu que en zoomant sur
les yeux de Krokmou, ses pupilles ne sont pas un point noir mais littéralement
comme dans la vraie vie, un troue noir qui marche la fin de l’iris).
Et que dire de ce SABLE. Je veux dire, vraiment, vous avez vu le sable ? Le moment où Krokmou dessine pour l’autre furie ? J’ai été littéralement ébahie au cinéma tant sa gestion est parfaite et qu’on dirait tout simplement du vrai. Même quand j’ai voulu revoir la scène en mauvaise qualité plus tard chez moi il me bluffait. Un an et demi plus tard j’en reste toujours pantoise.
Je ne parle même pas de la gestion de la lumière qui est impeccable. Que ce soit dans les bois où la lumière passe à travers les feuilles ça et là, dans le ciel où on peut voir les rayons du soleil, la texture des nuages qui change suivant la lumière, où bien cette beauté lumineuse parfaite du Monde Caché, là lumière est gérée au poil.
Les animateurs le savent et jouent même avec ça : j’ai en tête cette scène où Harold et Astrid parlent à Eret, dans une forge : il y fait sombre, mais au dehors, la
lumière du soleil tape complètement et rend le paysage surexposé. Dans bien des films, la lumière du soleil aurait été tamisée, des nuages auraient été rajoutés, où
la scène de discussion aurait eu lieu dans un endroit moins sombre, en extérieur. Mais ici pas du tout, comme dans la vraie vie, il fait sombre, l’extérieur est éblouissant, et les animateurs ont gardé ça.

Enfin, au niveau de l’animation en elle-même, c’est là aussi magnifique.
Déjà au niveau des humains, qui bougent… de façon tout à fait normal. Je veux dire, regardez Harold quand il marche : il boîte un peu, on voit que son centre de gravité n’est pas parfait, tout est dû à sa jambe artificielle et je trouve ça incroyable qu’ils aient réussi à pousser le niveau de mouvement à ce point. Qu’il marche ou qu’il court d’ailleurs, puisqu’on peut le voir manquer trébucher à plusieurs reprises lorsqu’il court dans les hautes herbes…
Dernier point au niveau de l’animation, un point qui me bluff toujours autant depuis le premier film, c’est le vol des dragon. Je me souviens en 2010, quand je voyais Avatar puis Dragon c’était les deux seuls films qui me donnaient véritablement envie de voler sur des créatures ailées, parce qu’ils avaient un mouvement de vol qui paraissaient si réel ! C’était la même chose dans Dragon 2 mais hormis la scène du début, il n’y avait pas vraiment de scène de contemplation du même acabit. Ici, on voit pas du tout de scène comme ça, mais le film nous offre tout de même de
superbes moments où Krokmou et la furie diurne (non, je ne l’appellerai pas « furie éclair ») volent ensemble, et ces moments valent vraiment tout pour moi, visuellement parlant, on a vraiment l’impression d’être avec eux dans les airs, les nuages, et de voler. Des instants certes très différents que ceux que j’appréciais dans le 1, mais vraiment parfaits. Même les tout petits moments de vol sont calculés. Je pense notamment au moment où Astrid rejoint Harold en haut de la colline surplombant Beurk : elle pourrait arriver avec Tempête de derrière, contre le vent, et atterrir par là. Mais non, les animateurs les ont faites arriver de devant,
en vol stationnaire, et rien que ce petit moment fait vraiment réel.


Enfin, je m’en vais parler du visuel des personnages. Ces derniers, contrairement à certains films, évoluent avec le temps. Si le passage du 1er au 2ème film était très surprenant, celui du 2ème au 3ème se fait évidemment plus en douceur, puisqu’il ne se passe qu’un an, mais surtout je le trouve plus agréable.
Je ne sais pas si ce sont les conditions de l’attente du film ou non, mais le jour où je suis revenue chez moi pour trouver tout pleins de photos de mauvaises qualités des nouveaux visuels et costumes des personnages, j’ai fais un bond en l’air. Dans ce qui ressemble à une tentative de copier l’armure complète de Valka avec d’être plus furtif avec son dragon, chaque dragonnier possède maintenant une armure qui ressemble au dragon.
L’idée est classe, utile, et franchement super agréable.
Au niveau des personnages en eux-même, déjà si je trouve le visuel d’Harold très bizarre dans le deuxième film, ici pour une raison obscure je le trouve très bien fait voire même assez attirant. Il y a pourtant peu de changements, si ce n’est la coupe de cheveux, mais on dirait qu’il a un air plus mature, un côté plus sage et l’animation fait plus agréable à voir. Je me demande aussi s’ils n’ont pas travaillé un peu plus le reflet des yeux, en tout cas, là j’arrive à bien voir le Harold que j’avais découvert plus jeune et qui avait vieilli.
Quant aux autres, je n’ai pas grand chose à dire mais il est agréable de les voir s’épanouir comme ça. Ils ont toujours le même genre de vêtements, seuls les coupes de cheveux changent. Je trouve assez marrant l’idée que Kranedur n’ait pas de barbe et se serve de ses cheveux pour créer l’illusion qu’il en ait une. Kognedur possède deux nattes qui rappelle le braguettor, le dragon qu’elle monte, Astrid a toujours le même genre de coupe de cheveux, Varek porte maintenant la
barbe… Valka, quant à elle, a prit pas mal de cheveux blancs mais j’ai l’impression aussi que ses cheveux sont devenus plus roux, ce qui n’est pas anodin pour moi et qui pourrait faire penser qu’elle se teint les cheveux (certains Vikings se teignaient les cheveux à l’époque et je pense que c’est un petit clin d’œil à cette pratique ici).


Pour parler plus en détail des personnages, j’irais plutôt vite parce que le film est surtout centré sur Harold, Krokmou et la furie diurne. Ce n’est absolument pas un problème pour moi parce que le deuxième film avait tenté de faire un peu d’autres choses, comme inclure Valka, Stoïck, Eret, Drago et ça se perdait vraiment beaucoup : à l’époque, j’avais trouvé Harold agaçant et je m’en étais détourné pour baver de tout mon saoul sur Valka. Donc, dans le 3, je trouve qu’Harold est bien plus agréable que dans le 2. Dans ce dernier film j’avais du mal à le reconnaître, je le trouvais arrogant, très sûr de lui, presque énervant, alors qu’ici, il doute, notamment du fait de son statut de chef qui lui donne beaucoup de responsabilités. Il comprend ses erreurs, notamment lorsqu’il tombe deux fois dans les pièges de Grimmel, et prend toute les fautes sur lui. Sa relation avec Krokmou évolue parfaitement notamment grâce à la furie diurne, mais j’y reviendrai plus bas.


Astrid sert toujours plus ou moins de personnage poussant Harold en dehors de ses
retranchements, mais je trouve que c’est un bon en avant comparé au deuxième film où la moitié de ses lignes se résumaient à crier « Tempête ! ».
Pour le reste des personnages, pas grand chose à dire, comme toujours ils sont là pour le secondaire mais ne manquent pas vraiment. J’aime bien cependant qu’on puisse facilement imaginer ce que sera leur avenir à la fin du film, notamment lorsque Varek pleure dans les bras de Kognedur, que Rustik fonde en larme sur Kranedur et que Gueulfort passe son temps à complimenter Eret pour qu’à la fin, le bouquet de mariage atterrisse dans les bras du fils d’Eret…
(Petit coup d’énervement solitaire mais pourquoi avoir changé le doubleur de Gueulfort ? Aucun intérêt).
J’ai essayé de moins me concentrer sur Valka ici, ce qui était plus simple puisqu’Harold était redevenu le personnage que j’aimais beaucoup. Heureusement, d’ailleurs, parce que si elle a son bon lot de moments classes, ça reste très peu crédible qu’à la fin du film, Harold soit le plus triste à laisser partir son dragon et tous les autres quand Valka, elle a vécu 20 ans loin de la civilisation et avec les dragon. Enfin j’ai moins de regrets que son utilisation dans le 2 puisque, comme dit plus
haut, Harold est redevenu un protagoniste intéressant. Un truc qui m’a surpris, pas vraiment agréablement, c’est que tôt dans la production du film
on nous avait annoncé que Drago reviendrait… Alors qu’il ne revient pas. Bon il ne me manque pas, je n’aimais pas cet antagoniste, mais force est de constater que çe baisse encore plus le 2 dans mon estime de ne pas avoir de fin réelle avec ce personnage.


Sinon, pour parler antagoniste, nous en avons ici un nouveau en la personne de Grimmel.
Alors, en dehors de son design que je trouve un peu trop spécial à mon goût, je trouve Grimmel extrêmement intéressant, au contraire de Drago dans le deuxième film.
Je le trouve très intéressant parce qu’il est un opposé complet à Harold. Il le dit lui-même : quand il est tombé, jeune, sur une furie nocturne, il l’a tuée, chose qu’aurait pu ou aurait dû faire Harold. Grimmel considère son acte comme un acte de « courage », ce qui me fait penser qu’il aurait pû être, à un moment de sa vie, terrifié par les dragon, un peu comme Harold (ce dernier le dit, petit, dans son flashback, que les furies lui font peur). Or, là où Harold a véritablement fait preuve de courage, non pas en tuant la furie mais la libérant, risquant sa vie mais aussi sa place parce qu’il renonçait à ce moment-là à montrer à tout le monde qu’il pouvait être l’un des leurs et scellait le fait qu’il soit, en fait, quelqu’un de très différent des autres de son village, l’acte de Grimmel n’est en rien un acte de bravoure. Il a tué un animal, sans défense ou non, et a décidé de tous les exterminer, et veut continuer à tuer tous les dragon et surtout les furies, pensant qu’un monde idéal comme celui qu’imagine Harold n’est pas possible, ce qui me conforte vraiment dans l’idée qu’il puisse être terrifié par les dragon. Sa scène l’introduisant pourrait montrer le contraire (lorsqu’un dragon colossal s’échappe, il est le seul à ne pas bouger et à utiliser de la stratégie),
mais là encore je pense qu’il se repose trop sur lui-même en se disant qu’il est trop intelligent pour ces animaux. Ce point montre aussi qu’il est encore plus un miroir d’Harold, puisque là où Drago était fort, utilisait nombre cri et démonstration de pouvoir, Grimmel lui utilise la stratégie et est clairement montré comme très intelligent le long du film. Enfin, pour moi c’est un excellent antagoniste pour conclure cette saga.
Après je n’aurais pas grand chose à dire sur les autres chefs de guerre, ils ne servent à rien et le moment où Grimmel les trahis vers la fin du film passe quasiment inaperçu.


Comme pour le premier film, je m’en vais parler du scénario parce que c’est là que ça pêche le plus pour moi. Non pas qu’il soit mauvais mais qu’il soit mal exécuté, là où je trouvais le 1er parfait.
On découvre en introduction nos héros qui s’adonnent maintenant à une activité régulière plus utile que la course de dragon : sauver ces animaux des trappeurs.
L’introduction nous montre donc que nos personnages font ça depuis un certain moment, même si au lieu de se reposer sur leurs qualités premières (savoir se battre, utiliser une stratégie), ils se reposent complètement sur leurs animaux pour les sauver. Chose qui semble être un soucis si jamais leurs dragon sont enlevés…


Enfin, on retrouve Beurk pour la fameuse introduction, qui cette fois n’est pas destinée à nous, spectateur, mais aux nouveaux pensionnaires. Beurk est maintenant un endroit surpeuplé de dragon, ce qui pourrait être dangereux car pourrait attirer les trappeurs. En tout cas, l’arrivée est grandiose et là encore on sent que l’animation a passé un cap : l’endroit fourmille d’activité et la musique sublime l’arrivée.
On découvre, enfin, nos antagonistes et surtout l’antagoniste principal, Grimmel le Grave, qui possède somme toute une bonne introduction pour qu’on puisse très vite savoir qui est ce méchant.


On passe alors à un truc qui m’était complètement sorti de la tête lorsque j’ai vu le film alors que c’était un des seuls extraits que j’avais vu, un flashback avec Stoïck. Ce moment est beau, calme et extrêmement doux. Je n’ai pas été surprise du tout que Stoïck ne semble pas si énervé que ça envers les dragon, et je pense que c’est tout d’abord parce qu’il parle à un Harold tout jeunot, mais aussi que le chef a pu ne plus
supporter, au fil des années, de voir les siens se faire tuer. Quoi qu’il en soit, il mentionne un « Monde Caché des dragon » à Harold, et le passage du flashback au temps réel montre parfaitement que Harold est un chef accompli, chose dont je doutais vraiment à la fin du 2ème film. On voit tout ce qu’il a construit, tout ce qu’il a commandé en tant que chef et si j’avais des doutes, c’est que je trouvais le personnage trop peu mature dans le 2.
Il parle alors à Astrid de ce Monde Caché, et là vient un autre problème qui sera soulevé dans le film, c’est le fait qu’Astrid ne veuille pas se marier. Ce point m’a toujours paru vraiment étrange, parce que les deux sont amoureux, aucun doute là dessus, et il me venait presque en tête l’idée bête qu’Astrid puisse être jalouse de Krokmou puisqu’Harold passe sont temps avec lui. C’est presque étrange puisque si il pense qu’il doit diriger seul parce que son père y a été obligé, le fait qu’Astrid puisse lui dire de se marier pourrait tout simplement l’aider à réfléchir en duo.
La réponse m’est venue dans l’artbook : Astrid trouve qu’Harold repose trop de chose sur son dragon, qu’il ne prend pas assez ses responsabilités et que le mariage en serait une de trop pour lui. Alors, je suis d’accord, l’idée me plaît, sauf qu’elle n’est pas du tout expliquée dans le film et que, au contraire, ça semble presque incohérent si on ne sait pas ça. C’est vraiment dommage que l’idée soit mal exécutée parce que je la trouve très intéressante dans le fond.
Je dois dire aussi que, le long des scènes du flashback et avec Astrid, la musique est sublime. Très différente de ce qu’on connaît de la saga, mais on découvre pour la première fois le thème du Monde Caché, huit notes qui me restent toujours en tête aujourd’hui, mais aussi une mélodie douce et un peu mélancolique très appropriée.

Enfin, on passe à une scène où Krokmou découvre la furie diurne. Il faut savoir que ce scénario là, je l’avais redouté des années durant, parce que pour moi, la seule chose qui aurait pu séparer Krokmou et Harold, c’était la mort. Or l’arrivée d’une petite amie contrecarrait tout ça et je savais que ça n’allait pas arriver, je pensais donc que la rupture entre les deux amis se ferait de façon pas géniale, mais je trouve qu’au contraire elle est parfaite. Cependant, j’en parlerais plus tard en temps voulu, ici je voudrais m’arrêter plus sur la relation entre Krokmou et l’autre furie.
Déjà celle-ci, même si elle me rebutait au début, je l’aime bien. Son design au départ… Je le trouvais trop proche de celui de Krokmou, avec une envie très bizarre de la rendre aquatique, bref je trouvais que quelque chose n’allait pas, jusqu’à ce que je me rende compte qu’elle avait été principalement faite à partir d’axolotls, ce qui de suite me l’a rendue plus jolie, parce que son cou disproportionné m’apparaissait alors logique.
Dans un premier temps, je me demandais pourquoi Krokmou était attiré par elle, outre le fait qu’elle soit la première femelle proche de son espèce qu’il croise. Je pense qu’en fait les réalisateurs ne se sont pas penchés plus loin et que là est l’idée, puisque les dragon sont très souvent montrés comme des animaux avec un instinct assez basique.
Seulement, je ne peux m’empêcher de repenser à cette interprétation que j’avais, plus jeune, de la phrase qu’Harold dit dans le premier film « Je l’ai regardé, et là c’est moi que j’ai cru voir ». En effet, au début du premier film, Harold dit que la furie nocturne est un dragon qui ne vole jamais de proies, même si elle attaque le village.
Du coup je voyais en Krokmou un personnage mit de côté par les autres dragon, tout comme Harold. Le fait que, dans ce 3ème film, il soit devenu l’Alpha accentue encore plus cet effet de solitude. Donc quand Krokmou voit cette autre furie, je pense vraiment à cette interprétation que j’avais faite et au fait que Krokmou ait enfin trouvé un autre compère qui le comprendrait.
Autre point marrant, c’est que la furie diurne n’est montrée ni comme réellement antagoniste, ni comme réellement gentille, mais juste comme un animal. Elle ne traque pas les hommes pour les tuer, elle est certes utilisée par Grimmel au début mais contre son gré, elle attaque les humains et ne reste pas en leur présence parce qu’elle en a peur. Elle est un animal sauvage qui ne peut être apprivoisé et c’est assez nouveau pour l’audience comme pour Harold apparemment.


C’est avec cette scène que se termine le premier acte, je pense. On a maintenant toutes nos problématiques avec :
• Notre antagoniste Grimmel qui veut tuer Krokmou
• Krokmou qui veut revoir la furie diurne
• Les héros qui s’appuient trop sur leurs dragon et pas assez sur leurs ressources, et
notamment Harold
• Beurk se retrouvant surpeuplée, et éventuellement la proie des traqueurs, et devant peut être trouver un nouveau refuge
Quand je dis que je pense que c’est l’introduction, c’est parce que je ne trouve pas le film très clair là-dessus. Là où le premier Dragon posait très rapidement et simplement les bases, ici chaque chose se chevauche : d’abord le problème des héros qui n’utilisent pas assez leurs propres ressources, puis Beurk surpeuplée, la menace des trapeurs, la menace de Grimmel, un besoin d’un nouveau refuge (là où le flashback avec Stoïck n’aurait pas du, à mon avis se trouver dans
l’introduction), Grimmel qui met déjà une menace à exécution avec la furie diurne, ce qui empiète sur la problématique de Krokmou voulant retrouver la furie… Il y a un certain cafouillage là dedans.
Cependant, il faut noter que chaque intrigue se rejoindra à la fin de la même manière que dans le premier film, mais de façon un peu plus brouillonne et rapide. En effet si, dans le premier film, on avait une succession d’intrigue n°1 et n°2 qui se succédaient de façon agréables jusqu’à se
retrouver entremêler à la fin pour le grand final, ici, le tout est plus hasardeux et brouillon.

Bref, après le premier acte qu’est cette introduction (je rappelle juste qu’un film contient, le plus souvent, trois actes, le 1er étant l’introduction, le 2ème les péripéties qui doit se terminer quand les héros pensent avoir tout perdu, le dernier étant le final), on enchaîne donc sur une scène où l’on voit Krokmou en baver littéralement pour sa belle, et Harold décide donc de retourner sur les lieux de la rencontre pour trouver des indices, accompagné par Kranedur.
C’est un truc qui m’a énormément manqué dans le film, la relation entre Harold et les autres jeunes (non, trois fois la main dans les fesses d’Harold, ça ne compte pas, même si c’est rigolo). Je pense que, si un film se déroule en 3 actes, une trilogie doit faire de même avec le 1er film contenant l’introduction à l’univers, le 2ème des péripéties qui arrivent aux personnages, et le 3ème une conclusion parfaite à la trilogie (Pirates des Caraïbes est un excellent exemple). Or, dans le 2ème film, il n’y avait pas énormément d’interactions entre les jeunes non plus, et encore moins
entre eux et Harold, et je pense que ça aurait vraiment dû se dérouler dans ce film là. Peut être les scénaristes se sont dit qu’il n’y avait pas besoin parce que la série existe, sauf que si les films font totalement parti de mon univers, j’ai toujours eu du mal à regarder la série (notamment parce que le visuel me gêne pas mal).
Donc bref, on peut très vaguement apercevoir un lien entre Harold et Kranedur, quand après tout un tas de petites trouvailles, les héros se rendent compte que c’est Grimmel qui est derrière le piège tendu à Krokmou. Ils essayent à leur tour de lui tendre un piège mais ce dernier est bien malin pour eux et détruit une partie du village.
C’est là encore que je trouve Grimmel très intéressant parce qu’il dit que l’idéologie d’Harold est une idée dangereuse, que les humains sont supérieurs aux dragon et que si ces derniers étaient en liberté, ça en serait terminé de la civilisation tel qu’Harold la connaît aujourd’hui. Je pense vraiment qu’ici on nous prouve que Grimmel craint les dragon d’une manière ou d’une autre, mais surtout, que si il les craint parce que ces créatures détruisent et sèment la mort (d’après lui), il fait
l’exact même chose. L’image d’Harold et Valka regardant Beurk
brûler est extrêmement parlante : c’est un paysage que ces deux-là
ont déjà connu du temps où les dragon les attaquaient. Or ici c’est
un humain qui fait ça, un humain qui pense être supérieur à ces créatures alors qu’il fait la même chose. Vraiment je trouve que Grimmel est un antagoniste très intéressant.

Harold réunit tout le village en leur proposant son plan : se cacher dans le Monde Perdu afin que lui et son peuple vivent en harmonie avec les dragon, comme ils l’entendent, sans que personne ne puisse les en empêcher.
Je pense que cette scène est importante dans le sens où elle confirme indirectement que les Beurkiens sont les seuls à vivre avec les dragon, et ne pas les chasser. Auquel cas, Harold aurait pu essayer de proposer l’idée d’aller trouver une autre population qui vit comme eux.
Il dit alors cette phrase que je trouve intelligente : « Beurk, c’est plus que cette île. Beurk c’est nous tous ! Ses habitants, ses dragon… Ce que je veux dire, c’est que Beurk sera partout où nous irons. »
Un discours empreint de bon sens, qui montre qu’Harold est vraiment un bon chef et surtout, qui rappelle beaucoup ce que dit Odin à la fin de Thor : Ragnarok.
Est ce que je m’égare ? Pas du tout parce que, lorsque les
Beurkiens quittent leur île, ils amènent leurs bateaux non pas sur la mer, mais dans les airs. Or, dans la mythologie nordique, le Naglfar est un bateau qui se détacha du Ragnarok et y échappa. Ce bateau, qui peut naviguer aussi bien que voler, est le morceau à détacher pour retarder le Ragnarok, la fin du monde qui signifie aussi le renouvellement du monde. Il est contrôlé par un géant…
Là où je veux en venir, c’est qu’ici, les géants qui contrôlent les bateaux sont les dragon, et ces bateaux volants métaphorisent complètement l’arrivée prochaine du Ragnarok, de la fin du monde qu’a connu Harold. Emmener ces bateaux loin de Beurk, là où aurait dû avoir lieu cette fin du monde, n’a fait que retarder les choses, puisque c’est bien sur le nouveau-Beurk qu’aura lieu ce renouvellement… L’inclusion de la mythologie nordique dans ces films est géniale, j’adore vraiment ce côté recherché.

Le village trouve donc une belle île pour s’arrêter même si tout le monde ne pense pas ça et je ne peux m’empêcher de me demander : pourquoi les habitants ont tous l’air idiot… ? Ou alors, pourquoi les habitants n’écoutent pas leur chef ? Non parce que soit ils n’ont rien compris à son plan, soit si ils ne le croient pas ils devraient plutôt lui dire de manière assez simple que son plan ne tiens pas la route à leurs yeux.
Enfin bref… C’est un détail mais le film est rempli de petits moments comme ça où l’on montre des personnages secondaires ne rien comprendre et ça m’agace vraiment. N’est pas Alexandre Astier qui veut.

On passe à un petit moment qui manquait pas mal au 2ème film aussi, c’est un moment sans paroles, où le visuel prime. Ici par contre, point de moment poétique comme lors de l’approche d’Harold et Krokmou mais un moment plus maladroit où Krokmou tente de séduire la furie diurne. On sent que là, le fait qu’il soit un dragon domestiqué porte préjudice puisqu’il ne sait pas comment être  »sauvage ». Je trouve que le film a tapé très bien ici puisqu’il montre que, si la condition des dragon de Beurk est bonne (en plus y a la disparition notable des guidons de vélo sur
eux), elle revient un peu à avoir un chien en appartement : est-ce qu’on garde le chien pour son plaisir personnel, même si ce dernier nous aime, ou est-ce qu’on lui permet d’aller dans un endroit où il s’épanouira mieux (évidemment c’est une métaphore, pour un toutou, trouvez quelqu’un de confiance qui a un jardin, un dragon préférera la nature). En tout cas, je trouve marrant que chaque tentative de Krokmou soit une parade de séduction qui existe réellement chez nos oiseaux
sauvages.
Pour boucler la boucle, si dans le 1er film Krokmou tentait de copier les gestes d’Harold pour dessiner, et dans le 2ème film il le faisait pour s’amuser, ici il utilise ça pour gagner le cœur de la furie diurne.
Celle-ci s’envole alors après avoir vu Harold, et Krokmou ne peut la suivre. C’est là que je suis très contente que le film n’oublie pas le court métrage du Cadeau du Furie Nocturne, puisque si je ne regarde pas la série, ce petit film m’a bien marqué parce qu’il était très beau. (Si vous ne connaissez pas, en gros ce court se termine par Krokmou qui casse le nouvel aileron qu’Harold lui a fait parce qu’il veut continuer à voler avec Harold et pas à voler seul. D’ailleurs ce geste prend tout son sens ici parce que si Krokmou était parti à ce moment-là, c’était pour s’accoupler. On peut
alors en conclure qu’il n’a jamais trouvé d’autres furies et qu’ayant peur d’être seul, a voulu montrer à Harold l’amitié qu’il avait envers lui, en brisant ce cadeau). Harold donc décide de lui refaire ce gouvernail que Krokmou pourra utiliser seul.

Vient alors un de mes passages préférés du film, un bien plus poétique que l’autre, où la furie diurne et Krokmou volent ensemble en harmonie dans ce qui semble être un vol amoureux. La furie diurne est vraiment mignonne, et je retrouve chez Krokmou ce qui m’avait manqué dans le 2ème film, un petit côté animal sauvage, très différent du premier film où il semblait vraiment effrayant mais juste un animal qui apprécie de voler.
Je l’ai dis plus haut, niveau animation, ce moment est un pur bonheur, puisque les dragon semblent vraiment pouvoir voler. La façon dont leurs ailes bougent
quand ils tournent, font du stationnaire, plongent… C’est terriblement puissant. On voit aussi que Krokmou se découvre un autre pouvoir, celui de pouvoir attirer les éclairs à lui et qui lui permettent de se fondre dans le décors quelques secondes (alors qui a voulu appeler la furie diurne furie éclair déjà…?)
D’ailleurs, le côté noir, blanchâtre vert, un peu sombre et sauvage de la scène tranche énormément avec le côté jaune orangé, marron et chaleureux de la scène du banquet chez les Vikings, une fois de plus pour montrer que les dragon et les Vikings sont vraiment deux peuples opposés, pas dans un sens destructeur, mais
dans un sens où la cohabitation peut être compliquée.

Du côté des vikings, Valka revient pour dire qu’elle a vu que Grimmel et sa bande les avaient suivis. La bande va alors s’y rendre pour tenter de… capturer Grimmel ? Bon c’est un plan un peu bizarre parce qu’il n’est pas le chef de toutes les armées, mais c’est vrai qu’il est le plus intelligent et celui qui a réussi à les suivre. Je suppose qu’Harold pensait vouloir le capturer en attendant qu’ils puissent tous trouver le Monde Caché et le libérer alors.
Cependant, prouvant une fois de plus que Grimmel est vraiment intelligent, il s’y attendait et les a piégés. Je me refrène depuis le début mais VALKA EST D’UNE CLASSE INCOMMENSURABLE DANS CETTE SCENE. Enfin bref, Harold pense que son échec est dû au fait que Krokmou n’est pas là, donc Astrid l’emmène pour
essayer de le retrouver. Bon je passe très vite sur Kognedur quise fait capturée parce que son frère l’oublie, je trouve ça plutôt marrant et plutôt intelligent pour montrer comment Grimmel va réussir à trouver la nouvelle île.

Nous voilà donc sur Tempête qui découvre l’entrée du Monde Caché. D’ailleurs, cette entrée est basée sur le  »Puits de Thor », un lieu de la côte de l’Oregon où la mer semble former un énormetrou, et je ne pense pas devoir expliquer qui est Thor dans la mythologie des Vikings.
Si ma scène préférée de toute la saga est et restera celle de Harold qui décide de ne pas tuer Krokmou, je pense que celle de la découverte de cet endroit se trouve très facilement sur le podium. L’instant est magnifique et magique. La musique le
sublime totalement, le visuel est d’une beauté à couper le souffle,les petites notes d’émerveillement dans les voix d’Harold et Astrid reflètent ceux de mon propre ébahissement. Par la suite j’ai souvent regretté qu’on n’ait pas vu plus longtemps ce lieu, qui était dans le titre du film et présent partout dans les jouets, notamment
la bioluminescence des dragon (on ne voit que celle de Tempête alors que les jouets présentaient celle de tous les autres dragon). Je pense que je serais toujours
un peu déçue de ça mais le fait est que ce moment est terriblement beau. Il fait miroir à la découverte du nid des dragon dans le premier film, sauf que là où on
nous présentait un lieu dangereux, sombre, inconnu et effrayant, où le
passage dans la brume avec tous les autres dragon ramenant des
cadavres faisaient froid dans le dos, ici le passage de la brume nous
transporte presque dans un total autre monde (d’où le nom de Monde
Caché), c’est presque la porte menant à cet endroit paradisiaque, un
endroit que seul les dragon peuvent accéder, comme le nid de la Reine
dans le 1, mais ici c’est bien plus beau. Une scène absolument
magnifique et indescriptible, sans parole, comme la saga sait le faire.
On découvre alors que Krokmou est le Roi de cet endroit-là. Bon,
pareil ici rien n’est jamais expliqué pourquoi. Dans le 1 on pense que les
Reines sont les gérantes des nids, dans le 2 Valka nous dit que de « tous
les dragon, [le Bewilderbeast] est le roi » ce qui montre une espèce plus
alpha encore, mais d’un coup, Krokmou se retrouve propulsé en rang de
roi… Soit les furies nocturnes sont vraiment puissantes, soit je me demande si, comme Krokmou a vaincu deux alphas, il ne serait pas un peu devenu un chef dans la hiérarchie des dragon. En l’absence de détails clairs je préfère penser ça.
Harold, en voyant ça, se rend compte que son meilleur ami est bien mieux là et ensuite, quand lui et Astrid se font attaquer, réalise que les dragon de ce lieu craignent les humains et les attaquent à vue, ce qu’on leur pardonnera totalement vu ce qu’on leur faire subir plus haut.

Ils parviennent à s’échapper grâce à Krokmou qui semble peu heureux de devoir quitter cet endroit. Vient alors un second flashback avec Stoïck que je trouve absolument magnifique. Mes yeux s’humidifient quand on voit que Stoïck pleure Valka au coin du feu, et deviennent des fontaines quand petit Harold lui demande s’il va leur « trouver une nouvelle maman ». Stoïck va alors dire quelque chose d’extrêmement juste et beau : « […] l’amour va souvent de paire avec le chagrin. C’est comme ça que ça fonctionne. Ça peut nous faire souffrir mais au bout du compte, ça en vaut la peine… Il n’y a rien de plus beau à offrir que l’amour.»
Je trouve ça magnifique parce que c’est purement et simplement
vrai. Qui ne vous a jamais dit, quand vous parlez d’adopter un animal de compagnie,  »Mais tu vas pleurer quand il va mourir », alors que l’animal va vous offrir des années de bonheur. Est-ce qu’on abandonne sa famille, ses amis, ses envies de mariage et d’enfants, sous prétexte que s’ils meurent, on va en pleurer ? L’amour est un sujet très complexe et si la plupart des films aiment à montrer que c’est une des plus belles choses à vivre, Dragon 3 préfère dire que malgré toutes les peines et la tristesse que ça peut engendrer, il vaut la peine d’être vécu. C’est très subtil mais ce changement fait vraiment la différence et le film fait réellement mouche à
ce moment-là.

En réfléchissant à ça, donc, Harold décide qu’il veut offrir l’amour à Krokmou, il veut lui offrir sa liberté et la vie sauvage avec l’autre furie, même si ça signifie que les deux vont en souffrir. Un coup d’œil vers les constructions que débutent les vikings pour s’installer sur cette île le conforte dans l’idée qu’ils ne peuvent aller vivre dans le Monde Caché et que cette décision est la bonne à prendre.
Cependant, la furie diurne arrive, et malgré cette petite étincelle d’espoir qu’elle puisse vivre ici avec Krokmou, Kognedur revient avec toute l’armée de Grimmel. Ce dernier parvient à capturer les deux furies et fair eobéir tous les autres dragon par là même. Je trouve d’ailleurs le moment où Krokmou court après la furie et Harold qui court vers Krokmou très puissant.

On peut donc dire ici qu’on termine le deuxième acte, puisque la situation semble désespéré et que tous le points on convergé ensemble : Grimmel a eu ce qu’il voulait, Beurk est assiégée, les dragons sont tous prisonniers, empêchant les héros de faire quoi que ce soit. Là où la situation est moins claire que dans le premier film c’est que tout arrive vraiment assez précipitamment. Deux minutes plus tôt on s’extasiait encore sur le monde caché et le rythme est trop rapide. La plupart des gens avec qui j’ai parlé du film disent la même chose, c’est que la fin du
film arrive très rapidement alors qu’on pense encore en être au milieu, et c’était exactement mon cas.

Tout comme dans le premier film, c’est Astrid qui va ouvrir les yeux à Harold en lui montrant que ce qu’il est, il l’a toujours été, avec ou sans Krokmou : avec ce dernier, Harold parvenait plus simplement à être qui il était, il avait moins honte, moins peur. Elle le dit parfaitement, ce sera plus dur sans lui, mais pas impossible. Astrid reste la plus clairvoyante de tous les personnages. Le moment est d’ailleurs joliment sublimé par la musique et mon thème préféré de la saga.
Harold réalise donc que tout ce qui a été dit depuis le début est vrai, les humains se sont trop accrochés à leurs dragon pour leur faciliter les tâches, ils doivent maintenant se débrouiller seuls…
Et c’est ce qu’ils vont faire avec brio, se battant contre les trappeurs, sans aucune autre aide que leurs débrouillardises. C’est vraiment bien que le film montre vraiment cet aspect-là et se focalise sur le combat de chacun (bon on oubliera légèrement le fait que moins d’une dizaine de personne parviennent à mettre en péril plusieurs centaines de bateaux).

Vient ensuite la poursuite aérienne, avec Grimmel chevauchant la furie diurne, poursuivi par Harold et Krokmou. Et enfin, je me répète mais Harold vole sur Krokmou sans selle, sans rien d’autre, ce n’est plus Harold qui pilote le dragon comme un cheval ou pire, une moto (qui était vraiment l’effet que me faisait le deuxième film) mais bien un duo travaillant de concert ensemble.
Je vais me répéter mais la course-poursuite dans les airs est dantesque, je bave littéralement sur le vol des dragon.
Puis arrive ce moment dantesque qui est pour moi le clou du spectacle, le moment qui devait vraiment terminer la saga. Je l’ai dis plus haut, mon moment préféré de toute la saga c’est clairement le moment où Harold regarde le Krokmou à terre et décide de renoncer à l’acceptation de son village pour laisser partir cette créature. Je pense que la scène qui suit est facilement ma deuxième scène préférée de la saga.
Dans le film ici, donc, Harold pensait pouvoir avoir Grimmel en lui volant dessus, sauf que ce dernier réussi à toucher Krokmou avec une fléchette endormante. Harold voit alors son meilleur ami chuter dans le vide, et, accroché à la furie diurne, il prend une décision qui reflète celle qu’il avait prise six ans auparavant : renoncer à
tout, son rôle de chef, ses amis, sa vie, pour sauver ce dragon. Il dit à la furie diurne « Vas-y sauve-le » et lâche tout. J’aime beaucoup le regard que lui lance celle-ci, puisqu’à ce moment là on sent qu’elle comprend qu’elle a essayé, depuis le début du film, de tuer un humain parce qu’il était potentiellement un danger, sauf que lorsqu’il décide de sacrifier sa vie pour un dragon, elle réalise certainement que
lui aussi, sa vie mérite d’être sauvée.
Harold la voit alors sauver Krokmou, et tandis que Grimmel tente rageusement d’arracher chaque pièce de l’armure d’Harold, pour qu’il ne puisse pas voler, Harold n’y fait que peu attention et se contente de lancer un regard empreint de
soulagement envers les deux furies. La musique ici est surprenante, un cœur de voix ponctuant une scène au ralenti mais elle est vraiment belle. C’est un instant absolument magnifique que cette scène là.
Mais sous ses oreilles ébahis, retentit le sifflement qu’émettent les furies lorsqu’elles volent, il réussit à se débarrasser de Grimmel et on sent la surprise sur son visage lorsque c’est la furie diurne qui le sauve.
Par ailleurs, ce moment scelle bien la trilogie puisque, dans le premier film, lorsqu’Harold réussissait à vaincre la Mort Rouge, le moment finissait par une chute mortelle qui a pu être évitée grâce à Krokmou. Dans le 2ème film, les deux chutaient ensemble, après que Krokmou ait échappé au contrôle de l’alpha, et ici les deux se retrouvaient ensemble afin de prévenir cette chute.
Ici, dans ce dernier film, Krokmou tombe en chute libre et Harold décide de sacrifier son  »moyen de voler », si je puis dire, afin de l’offrir à Krokmou. La passation de la chute se fait et Harold n’est sauvé que par l’apparition d’un troisième élément (d’ailleurs, il se libère de Grimmel en laissant tomber sa jambe artificielle, ce qui là
encore est le miroir du premier film puisque quand il est sauvé, tout comme dans le premier, sa jambe est manquante).
Trois dessins, trois scènes poétiques, trois chutes… La boucle est bouclée.
Je pense vraiment que ce moment pourrait être mon deuxième préféré de la saga. La musique, l’enchaînement des événements, les événements en eux-même, la symbolique… Vraiment c’est quelque chose qui m’a purement comblée.
Tout le monde est sauvé, Grimmel et les trappeurs sont vaincus, les héros ont compris l’importance de se battre sans dragon, Harold travaille de concert avec Astrid, la furie diurne accepte Harold, le nouveau Beurk est un pur paradis… Tout est mieux dans le meilleur des mondes et pourrait s’arrêter là.

Sauf que voilà, chaque personne qui commence la saga s’est un jour doutée de comment elle se terminerait.
Harold comprend qu’il voulait un monde parfait pour lui mais n’avait jamais réfléchi aux besoins de Krokmou ou des autres dragon. Voyant son geste, le reste des villageois le comprenne aussi et chacun dit au revoir non seulement à son compagnon, mais aussi à leur façon de vivre : les Beurkiens ont vécu des générations contre les dragon, puis alors que la paix avec eux est venue, ils
doivent s’en séparer.
Harold dit alors à Krokmou que les dragon seront en sécurité dans le Monde Caché et qu’ils n’auront plus à veiller sur quiconque, ce qui est absolument juste : Beurk était le seul peuple qui appréciait les dragon et ne les chassaient pas, mais ils s’attiraient par là-même les foudres de tout le monde. Grimmel n’était pas l’ennemi ultime mais un parmi tant d’autres qui continueraient à déferler de plus en plus contre eux, au risque de perdre des humains ou des dragon. (C’est là que j’ai souvent regretté qu’il n’y ait pas eu de morts humaines durant le film : évidemment, celle de Stoïck est et restera toujours choquante, mais en attendant le film je ne
pouvais m’empêcher qu’un des duo dragonnier/dragon mourrait pour bien appuyer ce point, et je pensais notamment à Rustik qui disparaît dans les livres. Mais bon, comme il n’y a pas vraiment d’amitié montrée entre les jeunes, je ne sais pas si l’idée aurait été bonne finalement).
Harold dit alors « Notre monde n’est pas digne de vous. Pas encore. » et quoi de plus vrai ? De nos jours, les Hommes passent leur temps à chasser les espèces d’animaux les plus rares pour en faire des trophées. C’est le cas de Grimmel dans le film, qui pensait qu’éradiquer les furies nocturnes était une source d’honneur, et ce
doit être le cas d’énormément de monde dans cet univers. Le monde n’est pas digne d’avoir des créatures aussi merveilleuses que les dragon.

Pour boucler complètement la boucle, Harold dit au revoir à Krokmou en laissant sa main glisser doucement loin de son museau, l’inverse du geste qu’il avait fait six ans auparavant et qui les avait liés pour toujours. Là où, dans le premier film, le plan était
du côté de Krokmou pour montrer que les dragon allaient faire parti du monde des humains, ici, le plan se fait du côté d’Harold, pour symboliser que les humains allaient vivre seuls désormais. Le montage qui montre le départ des dragon est un crève cœur des plus complets. Les champs/contrechamps des villageois pleurants, des dragon s’envolant, filmés de toutes les manières possibles et imaginables me
permette de me vider de mes larmes, tandis qu’on les voit de
plus en plus s’éloigner de l’île. Mais le moment qui m’achète le plus est
celui où l’on voit la tête d’Harold pleurant, avant d’enchaîner doucement sur un plan tout simples des dragon volant au loin : point de plan sur Krokmou ou autre personnage connu, juste une scène de la masse, pour montrer leur départ.
C’est alors qu’on enchaîne sur des plans qui pourraient paraître étrange, des maisons sous la neige. On comprend que c’est le nouveau-Beurk mais surtout, si on se penche sur les détails, on voit que les maisons sont construites avec des têtes de dragon en bois, tout pour symboliser qui étaient les Beurkiens autrefois.

Mes larmes continuent de couler tandis que je vois le mariage d’Harold et Astrid. En soit, je ne suis pas fan des scènes de ce genre, mais le côté symbolique est
extrêmement puissant : quand je vois ces deux-là être liés officiellement pour la vie, je me souviens de moi à 10 ans, découvrant l’amour naissant entre un jeu Harold et une jeune Astrid. D’autant plus que la scène est sublimée par la musique, et que partout on peut voir des détails rappelant des dragon, sur la tenue des deux jeunes chefs, Varek portant une fausse peluche, les maisons derrière… En plus, bizarrement j’adore les tenues d’Harold et Astrid. On est tellement habitués à les voir habillés de la même façon, avec les mêmes coiffures que je les trouve vraiment magnifique ici. Je suppose qu’il y aurait de beaux clins d’œils à trouver dans les fleurs ou les symboles qu’ils portent mais franchement l’instant est toujours flou à travers
les larmes.

Moment crève-cœur n°58, on voit tous nos héros qu’on a apprit à
aimer se diriger vers le bord de la falaise, tout le monde songeant
sans aucun doutes à tous ces dragon vivant là-bas, au confins du
monde… Cet instant est pire encore quand on se rend compte par la suite que
c’est la dernière fois que l’on verra Varek, Kognedur et Kranedur, Rustik, Eret, Gueulfort et Valka. Tous ces personnages que j’ai appris à aimer pendant 10 ans, que je connais parfaitement parce que les films ont fait parti de ma
vie, et à qui je dois dire au revoir.

On découvre alors à l’écran les deux enfants d’Harold et Astrid, tandis que les deux ont bien vieillis. Vraiment voir ces personnages que j’ai tant apprécié à mes 10 ans devenir adultes et parents est un moment magique (ET LA BARBE).
Pour finir de m’achever, le film se décide alors à montrer que la famille a voyagé jusqu’au Monde Caché, dans l’espoir de voir des dragon. Or, quand on revoit Krokmou, ce dernier a vécu plus de dix ans en tant qu’animal sauvage, il a oublié sa vie de  »dragon domestique ». Je crois que c’est vraiment le moment qui m’a achevé, parce qu’il faisait vraiment réel, un animal différent d’un humain peut avoir une perception différente du temps et des souvenirs, et même si Krokmou redevient bien vite le gentil dragon qu’on connaît, ce petit instant où l’on retrouve le Krokmou que j’adorais du premier film, effrayant, est tellement bienvenu. De plus, le thème du Monde Caché que l’on entend dans la musique, d’abord répété deux fois simplement avec un seul instrument, puis sublimé non pas à la manière du moment de la découverte de ce monde, avec les voix et les instruments grandioses, mais avec un côté mystérieux, sauvage, tout ce qui le caractérise est tellement beau ! Je me souviens quand le premier Dragon est sortit, j’étais obnubilée par un passage de la musique de The Downed Dragon.
Ici, de même. J’ai passé des journées à m’écouter tout simplement ce passage, ce moment parfait de musique qui ne dure que quelques secondes.
Là vient un passage qui, je trouve, aurait peut être pu être évité… Celui où Harold, Astrid et leurs enfants Zephyr et Nuffink volent ensemble sur Krokmou et Tempête. Je trouve ce passage un peu bizarre, dans le sens où s’il avait dû se produire, j’aurais plutôt aimé revoir tout le monde, ou bien juste ne pas revoler sur les dragon. Voir les dragons voler autour du bateau des humains m’auraient amplement suffit.
Enfin, le film se conclut et alors que je pense sécher mes larmes, le générique se paye le droit d’offrir des images des moments clefs de la relation Harold et Krokmou (en oubliant mon préféré mais tant pis). Et c’est ainsi que se conclue la trilogie qui aura formée mon adolescence.

Est-ce que le film est mauvais ? Absolument pas, loin de là. C’est un film génial, pleins d’émotions, de sensations, de moments miroitant le premier film, et somme toute, pleins de bon sens.
Malheureusement, je pense qu’il y a eu pas mal de problèmes lors de sa création (une production de cinq ans est lourde de sens) et ça se ressent. Je n’invente rien, si vous regardez les commentaires audios, vous entendrez le réalisateur dire qu’ils n’ont pas eu le temps de peaufiner tel ou tel truc. Ça se sent dans le rythme, mais aussi dans pas mal de questionnements. Qu’est devenu Drago ? Pourquoi Astrid refuse-t-elle le mariage comme ça ? Pourquoi Krokmou tombe-t-il amoureux si vite de la furie diurne ? Pourquoi est-il le roi des dragon ? On peut trouver certaines
réponses en cherchant, ou alors en imaginant, mais on sent que ça manque au film.
Cependant, pour ce qui est de conclure la saga, il le fait avec un brio certains. Il achève énormément de choses, boucle les boucles, les différentes problématiques, fait grandir les personnages et nous donne un gros coup de vieux par là-même, et se paye même le loisir d’aboutir sur une note presque triste.
Je ne parle pas de la séparation des humains et dragon, puisque somme toute, revoir Harold et Krokmou à la fin permet de laisser le film sur une note assez joyeux. Non je veux parler de ce moment déchirant qui amène à la séparation.
En effet, dans un film classique, quand toutes les problématiques ont été résolues, comme ici, le film se terminerait : ici, il devrait se terminer avec les dragon restant sur Beurk. Sauf qu’Harold prend la décision de dire à Krokmou de partir et de cacher toutes les créatures. Ce geste est extrêmement lourd de sens puisque, dans la trilogie, les films ont toujours été une ode à la différence, à l’acceptation de qui l’on est, montrer à tout le monde de quoi on est capable. Dans le 1 c’était montré par Harold qui résolvait seul un problème auquel faisaient face les vikings depuis
des centaines d’années, dans le 2 c’était montré avec Harold prouvant à Drago qu’approuver les dragon apportaient la paix. Ici, les Beurkiens veulent montrer au monde qu’ils sont un peuple qui aime les dragon, mais le monde n’est pas encore prêt à accepter ça.
C’est terriblement dur pour une trilogie qui prônait l’acceptation et l’expression de son vrai soi au reste du monde de se conclure sur les personnages qui reviennent en arrière et disent qu’ils doivent renoncer à tout ça pour se protéger. On pourrait presque croire que c’est une erreur de scénario, que ça casse complètement avec ce que prônaient les deux premiers films, mais c’est en fait extrêmement intelligent puisque dans notre monde, le monde réel, le changement n’est pas quelque chose d’acceptable et des milliers de personnes vivent encore cachées de qui elles sont
vraiment pour se protéger. Le message est subtil et terriblement triste, mais vrai. Et s’il y a quelque chose que la trilogie peut se targuer d’être, c’est d’avoir des événements qui pourraient se dérouler dans notre monde, qu’elle contienne des créatures imaginaires ou non.
C’est ainsi que se termine la saga qui a fait mon adolescence. Devoir dire au revoir à tous ces personnages est un crève-cœur mais je suis heureuse d’avoir pu terminer cette trilogie sur une bonne note, même si le film possède des défauts, parce que malgré tout, il reste un excellent spectacle et une parfaite conclusion.

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