Tu as besoin de laisser partir le passé pour pouvoir avoir un futur.

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Pendant mon enfance, les films l’Age de Glace faisaient partis de ceux que je regardais le plus.
Je ne sais pas vraiment à quel moment j’ai découvert le premier (j’avais trois ans quand ce dernier est sorti), ni le deuxième (même si j’ai de vagues souvenirs de l’avoir vu au cinéma), et je me souviens parfaitement avoir vu les troisième et quatrième volets dans les salles sombres.
Loin d’être une saga qui m’a particulièrement marquée sur un moment précis, c’est vraiment dans sa longueur que je l’apprécie. Les deux premiers films font vraiment partis de mon enfance (et sont presque les seuls que je regarde toujours aujourd’hui avec les mêmes étoiles dans les yeux), le troisième m’a été d’une grande consolation pendant une période difficile quand j’étais plus jeune et le quatrième m’a surtout marqué un an après sa sortie.
Aujourd’hui, je voudrais bien revenir sur ce que j’aime dans cette saga, ce qui fait qu’après toutes ces années j’apprécie toujours autant revoir ses films, rire ou pleurer devant, et surtout, l’amour inconditionnel que j’arrive à avoir pour tous les personnages. Donc, c’est parti !

Comme d’habitude, je m’en vais commencer par le visuel.
Une chose que j’aime bien c’est que tout au long de la saga, ce dernier évolue énormément. Évidemment, puisque en 10 ans, l’animation s’est énormément développée.
Donc, dans le 1, l’animation a prit un petit coup de vieux mais si ça me dérange dans les premières minutes, on passe vite à autre chose. Certes, les poils sont grossiers, les ombres et effets de lumière peu présents, les décors très simplistes, mais franchement ça passe.


Pour le 2ème film, il y a beaucoup d’amélioration. Les personnages ont été repris de zéro et les poils sont beaucoup plus beaux, l’animation est plus fluide, les décors simplistes mais dus aux événements (les personnages sont bloqués dans une cuvette de glace), la luminosité reste assez quelconque, notamment dans la nuit où elle est très simpliste mais ça reste lisible. Même l’eau est, pour l’époque, magnifique. En fait, tout le long du film on dirait presque que le contraste est assez élevé (les couleurs claires et foncés se détaches énormément, notamment sur les fourrures des personnages) mais j’aime beaucoup ce que ça donne.


Évidemment, pour le 3, on arrive à 2009 et c’est beaucoup plus beau. Là on sent qu’au niveau lumière les équipes ont dû bosser, notamment parce que l’histoire se déroule sous terre et que la luminosité devenait compliquée à gérer (le soleil ne peut pas taper directement puisque filtré par la glace) mais ils ont parfaitement réglé ça. Et les dinosaures sont magnifiques. Je pense qu’il peut s’agir de mon visuel préféré parce qu’il y a un vrai travail au niveau des couleurs et des ambiances lumineuses. Le côté chaud et jaune du monde des dinosaures contrastes beaucoup avec celui bleu et froid de la surface.


4ème volet et on atteint le pic de l’animation. Pour un film qui date de 2012 il reste vraiment beau à voir, franchement rien à dire là dessus. Que ce soit l’eau, les décors, les fourrures, la glace…
En revanche, c’est assez ironique mais les animaux en eux-mêmes ont perdu en détails. Je ne parle pas des personnages principaux mais des nouveaux : par exemple Louis est très simpliste ce qui contraste fortement avec ses détails qui sont eux très travaillés.
De même, le reste des films avaient fait attention à une réalité historique, le fait que les mammouths ne pouvaient pas galoper. Le 4 les montre pourtant tous courir comme si de rien n’était. Ce n’est pas ultra choquant mais on sent qu’il y a moins de travail.

Voilà tout ce que j’aurais à dire au niveau du visuel. Maintenant, passons aux choses sérieuses et je vais me plonger dans les films en eux-même, ou plutôt dans ce que j’aime dans ces films.
Pour les quatre volets, donc, on nous propose un savant mélange d’action, d’humour et de tristesse, pour la forme, mais dans le fond on a aussi de belles morales, des personnages géniaux qui interagissent vraiment bien entre eux et des dialogues ainsi que des scènes qui font vraiment mouches et que je ne retrouve que peu dans les autres films d’animations.

Le premier film est, pour beaucoup, le meilleur des quatre, notamment par son aspect plus sérieux et mature.
Alors je ne vais pas faire ma mauvaise langue, oui, il est un chouïa plus sérieux que les autres (enfin on m’enlèvera pas de la tête que le 2 l’est autant). Cependant il n’en reste pas moins aussi drôle. La Fox avait demandé une comédie et même si les réalisateurs ont pu influer du triste (même si pas trop, parce qu’au départ, Diego devait réellement mourir et personne n’a voulu de ça), il n’en reste pas moins que je trouve le film vraiment drôle à beaucoup de niveaux.
Je vais citer des exemples en vrac, mais je pense notamment à Sid qui est le comique relief de l’histoire. Loin d’être un personnage qui m’agace (mais j’en reparlerai plus tard), les scénaristes en ont vraiment fait un personnage dont l’humour est efficace. Par exemple, quand il imite Diego en mettant des bouts de bois dans sa bouche et répétant ce que ce dernier a dit, quand Diego lui indique le  »raccourci » et qu’il répond « Non merci je choisis de vivre ! », quand il s’évanouit à la fin en pensant que les humains vont attaquer Manny…
De plus, il y a une chose que les films font à chaque fois, ce que j’appellerais la scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante, qui me plaît énormément. Comme mon appellation le démontre si bien, ce sont des scènes censées être sérieuses, mais traitées avec un petit peu de fantastique et d’humour, avec un sens de la répartie des personnages assez incroyable, ce qui en fait souvent des passages que j’adore dans les films. Dans le premier film donc, j’en vois deux : la scène des glissades dans les grottes et de la lave.
Pour la première, c’est tout de même un moment assez sérieux où ils perdent le bébé mais ils se mettent à glisser dans une grotte avec pas mal d’embûches et… En fait, je me demande légèrement si, cette scène, exactement la même, était dans une suite, les gens l’auraient aimé ? Non parce qu’en soit il n’y a pas grand chose de logique, c’est juste un simple parcours de toboggan. Mais bref, le moment est drôle, on voit les personnages galérer, et Sid nous lance un magnifique « Capitaine, iceberg droit devant ! ». Quand la scène fini, on passe alors à un côté totalement triste avec les peintures rupestres, mais j’y reviendrais après.
La seconde scène est pour moi bien plus intéressante. Elle commence par nous montrer une petite interaction de nos trois personnages principaux, avec Sid déclarant qu’il transpire des pieds, Diego lui faisant une remarque sarcastique et Manny disant à Diego de ne pas faire attention. Puis la lave jaillit, le terrain se sépare, et là vient un de mes dialogues préférés du film parce que, encore aujourd’hui, il me fait vraiment rire. Sid, faisant du sur-place, dit à Manny « Essaye de me suivre ! », ce dernier, râlant un peu, « Pour ça faudrait que t’avances ! ». Diego, resté plus loin, fait un saut magnifique, ce qui fait s’exclamer Sid « Qu’est ce que j’aimerais savoir sauter comme ça ! » et son acolyte répond « Ça c’est pas dur ! » et envoie valser le paresseux grâce à un superbe coup de pied, paresseux qui finit sa course la tête écrasée sur un rocher. Le reste de la scène passe alors d’un côté totalement sérieux puisque Manny sauve Diego au péril de sa propre vie, ce qu’il justifie en disant qu’ils font parti d’un clan désormais. La scène est donc passée d’un côté drôle à un côté sérieux, comme la précédente, puisqu’elle amorce un changement radical pour les personnages, ici pour Diego, qui se met de plus en plus à douter de sa meute.


Voilà donc pour ce qui est de l’humour (en quelque sorte). Mais le sérieux que tout le monde dépeint alors ?
Évidemment, il est très présent. Déjà dans toute l’histoire de Manny et Roshan. En effet, pour sauver ce dernier, sa mère va sacrifier sa vie. Le moment où Manny et Sid la découvrent est très puissant et me donne toujours autant de frissons. Le mammouth attrape l’enfant, Sid découvre qu’il est vivant et quand on revient sur Nadia, sa mère… « Elle est partie ». C’est tout simple mais sacrément poignant.
En revanche, la scène qui me fait pleurer après toutes ces années est bien évidemment celle des peintures rupestres. Ce moment qui n’a besoin ni de parole, ni même de musiques, mais juste de visuel et d’un peu de son en font un moment extrêmement glaçant et triste. Triste parce que quand on découvre ce qui est arrivé à Manny, on est déjà attaché au personnage, et pour ma part, même si j’y étais attachée, son mauvais caractère était quelque chose d’un peu agaçant : ici la scène nous explique qu’il n’est pas comme ça d’habitude, qu’il était heureux, qu’il aimait, mais que sa compagne et son fils sont morts. C’est brutal et sacrément inattendu. Et si je dis que la scène est glaçante c’est parce que… Écoutez les cris que lancent les Hommes. Des cris de guerre, de rage, de liesse, sur un personnage que l’on connaît et sur sa famille. La tristesse se dispute à l’horreur pendant ce moment. S’il y a une scène que je retenais du film quand j’étais jeune et c’était celle-ci.
Enfin, la dernière scène émotion arrive à la fin, je parle bien évidemment celle où Roshan retourne à son père. Toute la scène est brillante : du moment où Runar abandonne le petit collier appartenant à son fils au sol, puis Runar qui pense qu’il va être attaqué par ce mammouth, qui aperçoit son fils, Manny qui pose Roshan, ce dernier qui marche jusqu’à son père, qui le prend dans ses bras, la tribu qui l’acclame, Manny et Sid s’en allant, Roshan qui veut leur dire au revoir, Sid qui lance ses adieux, puis ceux de Manny, et Runar qui remercie ce mammouth, les deux échangeant un regard pleins de sous entendus (je ne peux m’empêcher de penser à chaque fois que c’est cette tribu qui a tué la famille de Manny, rendant ce moment encore plus fort), et enfin le départ avant le retour de Diego… Cette scène me met les larmes aux yeux à chaque fois.
Attention, je ne veux pas dire qu’il n’y a pas d’autres scènes tristes ou sérieuses ou juste belles dans le film (telles Roshan qui apprend ses premiers pas, où le combat contre la meute de tigre, où bien quand Runar renonce à retrouver sa famille…) mais ce sont pour moi les scènes les plus marquantes.
C’est donc ce cocktail assez singulier qui me fait adorer ce film. Les scènes d’actions, les dialogues, l’humour ou le drame… Il y a aussi les personnages, mais je viens dans ce point plus tard. Si vraiment je devais faire une critique au film, c’est que le visuel a beaucoup vieilli. Mais bon, ce n’est pas forcément une critique en soit, pour 2002 le film était très bien.

Passons maintenant au deuxième film. Celui-ci, je le trouve assez similaire au premier même si le ton est déjà assez différent. Est-ce que je l’aime moins ? Pas du tout.
L’histoire du film est très simple, nos trois héros doivent se diriger vers une embarcation au bout de leur vallée pour ne pas finir noyés. Ils rencontrent pas là-même une mammouth et ses deux frères opossums, ce qui fera revenir des souvenirs à Manny, pendant que Diego doit vaincre sa peur de l’eau et Sid voudrait être un peu plus considéré en tant que tel.
Tout comme le premier film, ici nous avons un bon gros mélange d’humour et de tristesse, accolés à deux scènes d’actions mélangeant les deux.

Pour ce qui est de l’humour, pareil de petits moments me reviennent en mémoire mais je vois Sid qui veut sauter du glacier de la mort, avec Manny demandant s’il ne s’agirait pas « de notre crétin à nous », et de Diego qui se prend au mouvement et veut le voir sauter (ça pourrait paraître hors personnage mais Diego est vraiment l’ami qu’on a parfois qui veut nous voir faire des choses pas géniales dans cette situation, ça rajoute du comique). Manny et Diego se téléportent alors en haut du glacier pour essayer de le raisonner, et lorsque le tigre dit que Sid n’est pas idiot à ce point, ce dernier se prépare à sauter ce qui lui fait dire « Cela dit, on n’est sûr de rien… ».
Une autre scène que j’adore, c’est celle où le trio croît entendre des mammouths au loin : Sid se prend dans les défenses de Manny et lui monte dessus, tandis que Diego court après. Sid se décide alors à faire tel un présentateur télé et à commenter ce qu’il voit à toute vitesse (ce moment est d’ailleurs sacrément plus drôle en version française). Puis Sid atterrit et se prend un… prout. Bon je ne suis pas pour les blagues de prout en temps normal, mais celle-là me fait toujours autant rire. C’est juste un moment tellement inattendu.
Il y a aussi, le moment où l’on découvre Crash et Eddie : ils s’attaquent à Sid et Diego, Sid plante sa tête dans un trou et les deux frères lancent « C’est l’culcul ou la têtête ? » « Moi aussi je me cacherais avec cette tronche-là ! ». Crash envoi une boulette dans l’arrière-train de Sid qui dit qu’il en a « besoin pour s’asseoir »… Oui pour moi cette scène vaut vraiment le détour.
Bref, là encore, ce ne sont que de petites sélections de scènes. Venons en donc aux scènes-d’action-peu-logique-mais-drôles-et-importantes. De même, j’en compte deux ici.
La première, c’est quand Crétacé et Maelstrom s’attaquent à notre groupes de six, sur la glace. Maelstrom saute à la surface, amenant nos héros à être séparés. Sid crie un magnifique « Mammifère à la meeer ! » avant de tomber à l’eau. Diego est bloqué, Ellie est à moitié évanouie, réveillée (par un moyen assez spécial) et sauvée par ses frères, et Manny est pris en chasse par Crétacé. Diego est alors sauvé par Sid (sans aucun remerciement, merci le respect!) et Manny se sauve seul, quoique plutôt est préservé par ses défenses, laissant ce pauvre Crétacé dans une position peu confortable. Cette scène, mélangeant action et humour, est suivie là aussi par un moment où les protagonistes font le point sur eux : Manny se découvre une réelle attirance envers Ellie, tandis que Diego ne peut plus cacher sa peur de l’eau à Sid, qui, de son côté, ne tiens compte d’aucun remerciement pour avoir sauvé son ami.
La seconde scène de cet ordre-là est celle des roches en équilibre, qui se déroule de nuit, après la tentative d’évocation de ses sentiments ratée de Manny à Ellie. Nos héros sont sous la nuit et le brouillard. Sid se prend un superbe caillou, pendant que Crash lui dit « Y a un caillou fait gaffe» (« Non, y a plus »). Manny tente de renouer la conversation avec Ellie, chose qui n’est pas aidé par le fait qu’elle ne l’écoute pas, que ses frères disent n’importe quoi et qu’il se prend à peu près chaque pierre qu’il y a sur son chemin. Les six compères se retrouvent alors… En équilibre précaire (la scène ressemble beaucoup à celle de la lave dans le sens où les lois de la physique n’existent plus, mais c’est quelque chose qui serait totalement possible pour les protagonistes). Par un concours de circonstance, Diego se retrouve accroché à un bord, Manny et Ellie sont forcés de se tenir la trompe, Sid est plus bas lui aussi accroché à un bord pendant que Crash et Eddie sont ensemble sur une autre plate-forme, et, sous les ordres de Diego, essayent d’attraper le bord de la falaise.
C’est dans cette position incongrue que Manny décide de… faire ses excuses ? Bon on le pardonnera, il a l’air très attaché à Ellie. Sous ses mots maladroits, Crash et Eddie sont mis dans une position peu confortables (a.k.a. l’un tenant l’autre qui pendouille dans le vide), pendant que cette magnifique discussion a lieu :
«-Je suis désolé, si je t’ai offensée à cause de ce que je t’ai dis tout à l’heure.
-Comment ça SI tu m’as offensé ?
(Eddie, pendouillant dans le vide)-De t’avoir offensée, désolé DE t’avoir offensée ! (on notera ici que les doubleurs de Crash et Eddie ont été inversés…)
Oui c’est ce que je voulais dire désolé de t’avoir offensé ! Ta réaction a été excessive c’est tout...
-Quoi ?!
-Retire ça tout de suite !
-Hey y a d’autres vies en jeu !
(Sid, décidant de joindre le mouvement) –Là je m’excuse mais c’est lui qui a raison !
-Non il a super tort !
-C’est un simple malentendu !
-C’EST DU MANQUE DE DELICATESSE
(Diego, n’en pouvant plus de sa famille) –Excuse-toi !
-Pourquoi moi ?! C’est elle qui dramatise !…
-Excuse-toi j’ai dis !
-NON !
-Tout de suite !
(Ellie, qui en a marre de ne rien dire) –Bon ça va je regrette !
(Crash, Eddie, Sid, Diego et Manny qui n’ont rien compris) –QUOI ?
Il a raison, j’ai dramatisé.
-Comment ça tu…
(Diego, à deux doigts de faire une thérapie de couple) –Encore un mot et je vous balance par dessus bord tous les deux ensembles ! »
Je ne vais pas faire le reste de la scène mais ça, pour moi, c’est le Graal de ce que peuvent proposer les films. Les dialogues et interactions entre les personnages sont géniaux, naturels et reflètent parfaitement leurs personnalités (ici le caractère doux mais buté de Manny, le côté clairvoyant mais aussi obstiné d’Ellie, la relation adelphe et protectrice envers Ellie de Crash et Eddie, le côté lucide de Sid (hoho) et la personnalité dominatrice mais protectrice de Diego). Rien que dans un dialogue d’à peine vingt phrases. Moi j’appelle ça de la bonne écriture.

Voilà pour ce qui est de ces scènes. Mais quid de la tristesse maintenant ? N’y-a-t-il pas un petit moment où les larmichettes vont couler ?
Pour ma part, si, il y en a, et autant que dans le premier. D’abord et avant tout et évidemment, le flashback de notre nouveau personnage, Ellie. Que dire ? Une petite mammouth, perdue pendant l’age de glace, appelant désespérément sans avoir de réponses, jusqu’à ce qu’une mère opossum vienne la trouver avec ses deux bébés ? Je trouve ça aussi déchirant que le flashback de Manny dans le premier film. Pas aussi terrifiant, certes, sans les cris des Hommes, mais triste, oui. Ellie me fait de la peine, on ne sait pas ce qui est arrivé à ses parents, comment elle s’est retrouvée là (bon quand j’étais petite je me souviens avoir cru qu’elle était l’enfant de Manny mais ça c’est moi), et le passage se finit sur quelque chose de très mignon.
Un moment, une phrase, particulièrement simple et efficace, c’est quand Diego demande à Manny pourquoi ce dernier ne va pas vers Ellie, qu’est-ce qui l’en empêche. « Ma famille». Il n’y a besoin de rien d’autre, on comprend tout par ces simples mots, on comprend que Manny va penser trahir sa première famille, mais qu’il est triste de ne pas pouvoir aller plus vers Ellie. La situation le déchire et ne lui fait pas du bien, il pense qu’Ellie l’agace à cause de son caractère alors que c’est principalement qu’elle l’attire. Rien que ce mot réussit à me mettre les larmes aux yeux à cause de tout ce qu’il contient.
Enfin, le dernier moment ce sera toute la fin, comme pour le premier film. Avant de décortiquer ce passage je voudrais juste rappeler l’histoire que Manny raconte aux enfants au tout début du film : l’histoire d’un petit goret qui est recueilli par une famille de lapins, mais veut retrouver sa maman goret, sa famille, et rester avec eux. Voilà. Donc, on commence par l’arrivée des mammouths qui donne la chair de poule : rien que de voir les autres animaux s’écarter de leur passage pour s’ouvrir à Manny et Ellie, c’est magnifique. Ce moment de joie fait vite déchanter Manny lorsqu’Ellie veut partir avec les mammouths, puisqu’elle en est un et pense que sa place est parmi eux.
Manny, lui, n’a pas l’air de le penser et tente de lui faire comprendre les sentiments qu’il a pour elle. Pensant encore à sa famille décédée, il décide de laisser tomber et de dire au revoir à Ellie : celle-ci, ainsi que Crash et Eddie, font leurs adieux au clan et s’en vont. Ce moment où Manny est seul dans un gros plan large, qui le fait paraître encore plus petit qu’il ne l’est, et où devrait être, je suppose, sa famille, est vraiment triste. J’ai tellement de peine pour lui à ce moment là. Il regarde alors son reflet, comme précédemment dans le film, sauf que lorsqu’il se croyait seul, il n’y avait aucun reflet. Ici, alors que les mammouths sont bel et bien là, il et toujours seul, mais arrivent alors Sid et Diego dans ce reflet (un petit indice pour ce qui va suivre).
Sid va alors dire une des plus belles choses de la saga, ce qui pour moi est la moral de chaque film et la plus belle phrase qui soit dite dans les films : « You need to let go of the past so you can have a future ». (Je la dis en anglais car la traduction française, même si elle est sympa, « Il faut que tu te détaches du passé, il n’y a que comme ça que tu auras un avenir », est beaucoup plus tranchante.  »Se détacher » sonne beaucoup plus radical que « let go », laisser partir, et le  »que » montre quelque chose de plus absolu. Non vraiment la phrase « Tu as besoin de laisser partir le passé pour pouvoir avoir un futur » est beaucoup plus douce mais vrai.)
Manny est alors tout souriant, parce qu’inconsciemment il attendait que quelqu’un lui donne l’approbation. Qui de mieux que sa nouvelle famille pour le faire ? Manny pense alors quitter Sid et Diego (qui, eux, pensent rester ensemble ce qui est super mignon, puisque Diego refusait de voir partir Sid). Manny va alors déclarer sa flamme à Ellie, qui est heureuse car elle pensait qu’il ne le ferait jamais. Sauf que, vous vous souvenez de l’histoire ? L’histoire du début ? Quand le gamin demandait au mammouth où était sa belle et grande famille, ce dernier repensait à sa première famille, celle qui avait disparue. Il pensait ensuite au fait qu’il puisse être le dernier mammouth, au fait qu’il n’ait vraiment plus rien. Hors, comme l’a montré le reflet dans l’eau une minute plus tôt, le mammouth (où petit goret) n’a pas besoin d’aller retrouver sa famille de mammouth (ou gorets), puisque ses amis, qui ne sont pas de la même espèce que lui, le tigre et le paresseux (les lapins) l’ont accepté et aimé tels une vraie famille. Manny avait vraiment besoin qu’on lui montre en face que, ce qu’il voulait, c’était retrouver sa famille décédée : or, celle-ci était symbolisée soit par un vide, soit par les mammouths disparus. Quand il s’est rendu compte que ces derniers n’étaient en fait, pas disparus, et que ce vide, il devait le laisser derrière lui, il s’est rendu compte de ce qui comptait vraiment, de qui comptait vraiment. Il décide donc, avec Ellie, de retourner avec Diego, Sid, ainsi que Crash et Eddie, et c’est ainsi que notre trio devient un… un groupe.
Ce moment est vraiment un enchaînement de scènes où je pleure, déjà pour l’histoire de Manny, mais aussi bien évidemment pour la phrase de Sid.

Voilà pour ce qui est du deuxième film. Je trouve que des quatre, il est sans doute le plus profond et celui avec la plus belle morale. Moins triste que le premier, moins drôle que le troisième et moins enfantin que le quatrième, il reste une parfaite évolution des personnages avec une morale et des actions qui ont un sens total.

Passons maintenant au troisième film. Dans ce volet là, nos héros commencent l’histoire un peu désordonnés : Manny est très protecteur envers Ellie et en oublie son clan, Sid se sent délaissé et Diego veut partir. Le paresseux décide alors de fonder lui aussi une  »famille » au sens premier du terme, c’est à dire avoir des enfants. Il trouve trois œufs de T. rex, et en fait sa famille. Lorsque la mère vient reprendre ses petits, elle le kidnappe, obligeant la troupe à aller le sauver dans le monde souterrain des dinosaures, avec une belette nommée Buck.
Ce film, contrairement aux deux premiers, n’a pas de réel moment triste. Est-ce que ça en fait un mauvais film ? Pour moi pas du tout, puisque je trouve quand même le film excellent. Il est très différent des autres, propose un monde totalement nouveau et qui casse avec ce qu’on connaissait, se base principalement sur l’humour, mais il continue dans sa lancée de parfaitement gérer ses personnages.
Et, notamment, de Sid. Son envie de fonder une famille n’est pas anodin (il a été abandonné par la sienne, a fondé un clan qui se déchire petit à petit parce que Manny ne considère plus personne autre qu’Ellie) et, loin d’en faire une blague, le film gère ça vraiment bien, notamment lorsque Sid se résigne en disant « Etre parent c’est trop de travail… Je suis peut être pas prêt… » et qu’on a un moment magnifique et très doux où l’on voit les bébés dinosaures dans leurs œufs et Sid qui les caresse, alors qu’en ombre on aperçoit sa silhouette qui forme presque celle d’un paresseux enceint. Le film aurait pu montrer ça d’une façon humoristique mais il a préféré gérer ça avec une certaine finesse.
D’ailleurs, par là suite, même si on montre un côté drôle dans le couple qui se dispute entre Sid et la maman T. rex, jamais le film n’en démordra : Sid est l’un des parents des petits, aucun doute là dessus. Il les a élevés, et aimés, et éduqués, certes pendant deux petits jours mais on nous montre bien à la fin que ça a marqué les petits et donc que ça n’était pas en vain et que Sid peut être un parent.

Ensuite, pour ce qui est de l’humour, oui, il est pour moi le plus drôle des quatre. Que ce soit par différents moments par-ci par là (Sid pensant que le bœuf musqué était une femelle et essayant de le traire, Manny déclarant « Que personne ne bouge d’un poil », offrant un clin d’œil à Jurassic Park tandis qu’une espèce de hérisson passe en courant, le gaz à l’hélium, Sid pensant que Pêche est un garçon…), des scènes un peu plus longues, comme Ellie criant « Ananas ! Banane ? Pamplemousse ! Brugnon ! » et Diego demandant si elle « commande une salade de fruit », ou bien évidemment, Buck.
Et chez Buck, tout est drôle. Son arrivée foirée et son « AÏE » (même les dinosaures sont stupéfaits), son caractère lunatique et peu compréhensible autant par les personnages que par nous, son analyse de la scène de crime (à l’état de légume), son mariage à l’ananas, sa relation frennemi avec Rudy… Je reviendrais plus tard sur le personnage en lui-même mais d’un point de vue humoristique, il est l’apothéose de la quadrilogie.

Et pour parler de la scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante, ici pour moi il s’agit totalement de la scène d’action de fin. Enfin, presque, il y a le combat avec Rudy venant peu après. Mais disons qu’elle est celle qui clôture le film au lieu d’en faire parti.
Ici donc, nous suivons plusieurs points de vue : Diego protégeant Ellie en train d’accoucher, Manny se battant contre les guanlongs, Sid tentant de survivre sur la lave pendant que Buck, Crash et Eddie essayent de le sauver sur le dos d’un ptérodactyle en étant poursuivis par des quetzalcoatlus.
On commence avec Diego pensant que le cri que pousse Ellie est dû à une contraction alors qu’elle a juste aperçu un dinosaure. Ensuite, du côté de Buck, il ne cesse de dire « Tango Charlie » au ptérodactyle et les opossums pensent qu’il se trompe de cible. Je dois avouer que ce qui m’amuse le plus dans la scène est le son des avions rajoutés aux reptiles volants : simple mais efficace. En plus de ça, la scène est sacrément bien filmée et la course poursuite en devient vraiment fluide. Quand ils sont touchés, avant d’aller chercher Sid, les réactions de Buck me font rire à chaque fois : son « Mayday mayday ! », sa tentative de réanimation du ptérodactyle, la façon dont il fait bouger l’œil du reptile comme un vrai cadran d’avion…Lorsqu’ils rattrapent Sid, que ce dernier demande qui conduit et qu’ils s’éclatent tous sur la glace, juste la tête que font les macrauchenias est excellente. La scène d’après, on retrouve une Ellie qui dit à Diego de pousser et ce dernier qui… pousse ? C’est un peu le seul souvenir que j’ai du film au cinéma mais je me rappelle très bien m’être dis qu’ils s’étaient trompés de doubleurs. En tout cas la blague fait mouche.
Ce ne sont que des exemples en vrac, je n’ai pas fait toute la scène, mais l’idée est là : je la trouve terriblement épique, les personnages sont séparés ou en petits groupes et ils restent fidèles à leurs caractères.
Dans tous les cas, quand la scène finit, on passe à la naissance de Pêche qui, oui je l’avoue, me donne la larme à l’œil. Tout simplement la réaction de Manny et tout ce que ça peut lui rappeler. Oui il m’en faut peu.

Le film termine tout de même avec un combat plus sérieux, celui contre Rudy, pour être dans la veine des autres volets (et en plus le film peut se targuer d’avoir deviné la fin de Jurassic World six ans en avance).

Ce troisième film est donc assez différent des deux premiers mais loin d’être mauvais. Le monde des dinosaures est génial, on met un peu plus Sid et Buck en avant et Manny en arrière, les dinosaures en eux-mêmes sont géniaux, le ton si il n’est pas trop au drame, est plus tourné vers l’épique, les personnages restent fidèles à eux-mêmes… Je n’y vois absolument aucun soucis. C’est sans doute celui sur lequel j’ai le moins de chose à dire mais je l’aime vraiment dans sa simplicité pas enfantine (ce que deviendra un peu le 4ème film), et comme je l’ai dis tout en haut, d’un point de vue personnel le film m’a bien aidé lors d’un mauvais moment de la vie.

On va terminer, maintenant, avec le quatrième volet de la saga.
Celui-là est encore assez différent mais pour des raisons moins agréables que trop d’humour : il est enfantin.

Le scénario du film est donc ce dernier, Scrat provoque la dérive des continents, et à cause de ça, Manny, Diego, Sid et sa mémé sont séparés d’Ellie, Crash, Eddie et Pêche ainsi que d’autres animaux. Notre trio et mémé vont croiser des pirates et… Bref, je ne vais pas refaire tout le film…

Si le film peut se targuer d’être drôle, de pouvoir émouvoir, de gérer encore une fois ses personnages au poil de… et d’être globalement un bon divertissement, il n’empêche qu’on sent que les scénaristes s’essoufflent. A tous ces points positifs on voit une sous-intrigue lycéenne à deux balles, des personnes un peu trop anthropomorphisés, ce que les films précédents avaient réussi à éviter le plus possible, un Manny un peu trop mis en avant au détriment de tous les autres personnages, et des gags ou moments un peu plus gamins que les autres (je pense notamment aux damans).

Ce qui m’agace le plus, en revanche, c’est le manque de consistance et de logique du film.
En effet, dans les deux premiers films, on avait globalement ce schéma là :

  1. Début du film et des enjeux / rencontre des personnages entre eux / montage de la marche / première scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante (les glissades) / scène triste (les peintures rupestres) / deuxième scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante (les pieds-qui-chauffent) / réflexion (Diego qui réfléchit à ce que fait Manny) / scène d’action de fin (le combat entre le clan et la meute de tigres) / scène triste (retour de Roshan à son père) / fin
  2. Début du film et des enjeux / montage de la marche / rencontre des personnages entre eux (avec arrivée d’Ellie, Crash et Eddie) / première scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante (attaque de Crétacé et Maelstrom) / scène triste (flashback d’Ellie) / deuxième scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante (les rochers suspendus) / réflexion (Manny et Ellie qui marchent ensemble, Diego et Sid qui parlent entre eux) / scène d’action de fin (arrivée de l’eau) / scène triste (Manny et son dilemme) / fin
  3. Début du film et des enjeux / rencontre des personnages entre eux (les dinosaures, Buck) / montage parallèle entre les scènes de Sid et les T. rexes et Manny, Ellie, Crash, Eddie, Diego et Buck / scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante (Ellie qui accouche, Diego et Manny qui la protège, Sid sur la lave, Buck Crash et Eddie qui tentent de le sauver) / scène d’action de fin (combat contre Rudy)

Évidemment, je grossis le trait et j’en oublie beaucoup, mais voilà en gros comment sont schématisés les films dans mon esprit. Or, le quatrième film est tellement foutoir qu’il n’a pas de vrai liste comme ça. Ça paraît anodin mais une des choses qui me fait apprécier les films, souvent, c’est la façon dont ils sont montés, dont les intrigues s’imbriquent les unes entre les autres et ici… Nada. Encore plus quand on sait qu’en enlevant les scènes de Scrat, le film ne dure même pas une heure. Tout est expédié super vite, et quand on enlève les intrigues peu intéressantes, le cœur même du film est vraiment trop rapide.
Bref, je n’aime pas m’appesantir sur les mauvais côtés, quid des points positifs ? Parce qu’il y en a !

Et pour commencer, le retour de la tristesse, yeeah ! Parce que oui, il y en a. Tout simplement, encore une fois, Manny (je le dis plus loin à quel point j’aime ce personnage). Et ce moment, vers la fin du film, où il pense avoir perdu une seconde fois sa famille. Ce moment est parfaitement exécuté notamment avec l’animation : si on se penche sur ses réactions, on voit qu’il regarde avec désespoir l’horizon, et quand Sid commence à comprendre ce que signifie la disparition du pont de pierre, on voit que la respiration de Manny s’accélère, avec qu’il ne crie avec désespoir leurs noms, puis se résigne. Franchement s’il y a une scène dont il faut se souvenir ici, c’est bien celle là.

L’humour, quant à lui, est toujours parfaitement géré. On sent l’apparition de plusieurs gags moins matures, mais d’autres le sont toujours.
Et, en tête de cette liste se trouve Mémé. Elle est la Buck de ce film. Chacune de ses lignes de dialogues sont drôle, de « Eh beh vos poissons rouges il sont moches ! » à « Scrogneugneu j’essaie de dormir ! » en passant par «Oh ben, bonjour ! ». Le running gag de ses dents et sa finalité, ainsi que celui de Pupuce… Rien à dire, le personnage est hilarant de bout en bout.
Mais il n’y a pas que ça. Diego et ses sempiternelles punchlines (« Nous ne trouvons pas les mots pour exprimer notre ravissement » ou « Sid ? Ta famille a été pulvérisée par un astéroïde »), ou bien toute la séquence où Sid est paralysé par les baies et où son corps en devient une blague est excellente aussi (Manny qui s’en sert pour faire éjecter la mouette, c’est si drôle).

Loin de ne faire que de la tristesse et de l’humour, le film se targue quand même d’avoir d’autres bonnes choses, et la première pour moi c’est tout simplement les relations entre les personnages.
On sent que celles-ci sont abouties complètement, qu’il y a un vrai amour entre ceux-là. L’idée, notamment, de faire intervenir la famille de Sid en tout début et de montrer aux autres qu’il a réellement été abandonné par eux. Mais aussi les petits moments de tendresses ou de blagues entre eux, comme quand Sid et Manny se moquent gentiment de Diego en chantant une chanson ensemble, ou bien les moments où ils se protègent les uns les autres, comme lorsque Diego au tout début empêche la famille de Sid de rentrer dans Pêche, quand Manny tente de retenir le bateau pour Diego au détriment de sa vie, celle de Sid et Mémé, quand Manny encore une fois porte Sid qui a avalé les baies du lotus et tente de ne pas lui faire de mal…

Il n’empêche que, malgré ça, les défauts sont assez voyants, notamment comme je le disais, la sous-intrigue avec Pêche qui est du vu et revu d’adolescent, et le capitaine Gutt.
Bon ce dernier… Sur le papier ça passe en fait. Il veut traquer Manny pour se venger. Mais voilà, on isole Manny, alors que tout le reste des films on faisait très bien la part des choses et on prenait toujours les personnages en groupe, même si leurs intrigues étaient différentes. Ici… Niet. Manny est au centre du film, de par son envie perpétuelle de retrouver Ellie et Pêche (il n’y a aucune de ces envies là chez Sid et Diego. Pire, Manny empêche Diego de retourner voir Shira), mais surtout parce qu’il est la cible de Gutt. Dans le 1, Soto en avait après Roshan, puis après Manny, et enfin après Diego, et, indirectement, Sid. Dans le 2, tout le monde se faisait attaquer par Maelstrom et Crétacé et, dans le 3, pareil pour Rudy, il attaquait tout le monde. A chaque fois, l’antagoniste, qu’il soit doué de parole ou non, s’attaquait au groupe entier. Ici, Gutt n’en voudra jamais à Sid ou Diego, et c’est le reste des pirates qui s’en occuperont, ce qui est encore moins agréable à voir quand, à la fin du film, après le bon vieux combat final, on isole Manny et Gutt pour leur faire faire un combat solo.

Enfin, une erreur monumentale : pas de scène-d’action-peu-logique-mais-drôle-et-importante. Je dis ça en rigolant mais quand même, ça dénote que les scénaristes ne sont plus les mêmes, qu’il y a un manque d’imagination qui se fait énormément sentir et qu’on ne sait plus trop quoi faire comme scènes d’action. Évidemment, il y en a que j’aime bien, qui sont bien ficelées et drôle, comme pendant la tempête, ou le vol du nouveau bateau des pirates, ou les sirènes, mais aucune ne resplendit de la même manière que ces bonnes vieilles scènes d’actions que je chéris.

Voilà donc pour les films en eux-mêmes. Maintenant, abordons les personnages.
Je vais simplement commencer ce point en abordant la version originale (vo) et la version française (vf) car pour moi il a de bonnes choses à dire dessus.
Déjà, il faut savoir que pour tout film d’animation, au contraire de films en prises de vue réelles, je vais toujours découvrir la vf. On est un pays qui fait de magnifiques doublages et il serait vraiment bête de s’en priver.
La vf de ces films, donc, me rappelle globalement mon enfance. C’est simple, si je veux un coup de nostalgie, je regarderais en vf. Maaais il faut bien constater qu’il y a certains soucis.
Étudions déjà Manny. En vo, il est doublé par Ray Romano, qui lui donne une voix qui parle un peu du nez il faut le dire, mais qui colle parfaitement au côté grand et massif du mammouth. Pour la vf, c’est Gérard Lanvin qui occupe ce poste et… Déjà, il est très bon, rien à dire là dessus. Seulement, la voix qu’il lui donne est une voix rauque, et légèrement plus âgée. Vous me direz, ça passe très bien pour le premier film, où Manny est bougon. Sauf que justement, le contraste de la vo c’est que le mammouth a une voix agréable, presque amicale mais que lui justement n’est pas amical, et le deviendra par la suite. Rien que la première phrase qu’il dit dans le premier film, « If my trunk was that small, I wouldn’t draw attention to myself, pal » / « Si j’avais une trompe aussi petite que la tienne j’éviterais au moins de me faire remarquer ». En vf, la phrase assez cassante passe totalement avec la voix rugueuse de Manny, or, en vo, ce qu’il dit ne va presque pas dans sa bouche, on dirait que ce n’est pas quelque chose qu’il dirait en temps normal.
De plus, même si les deux acteurs ont seulement huit ans de différence, je trouve que celle de Manny le rend assez âgé ; d’ailleurs, quand j’étais jeune, je trouvais ça vraiment bizarre qu’il se mette en couple avec Ellie, qui semble beaucoup plus jeune (l’actrice a quand même 27 ans de moins), chose qui dérange moins en vo.


Passons à Sid. C’est John Leguizamo qui s’occupe de lui en anglais, contre Elie Semoun chez nous. Les deux donnent un côté drôle à Sid, notamment en le faisant sosoter puisque, comme les paresseux gardent toujours de la nourriture dans leur bouche, ils ont des petits problèmes d’élocution.
Je n’ai franchement pas grand chose à dire là-dessus, les deux acteurs sont géniaux, et mention spéciale à Elie Semoun qui est juste excellent (entre lui, Kev Adams pour les Croods ou Frank Dubosc pour Le Monde de Nemo, on est quand même gâtés quand nos comiques font du doublage).. Marrant mais, quand j’étais jeune, je disais parfois à qui voulait m’entendre que c’était lui qui doublait Sid, ce à quoi on me répondait que je devais me tromper, tellement sa voix est très modifiée.
Si je devais faire une toute mini remarque ce serait simplement que je préfère un peu la vo, seulement parce que le Sid de la vo sonne plus  »doux ». J’aurais du mal à l’expliquer mais c’est vraiment ce que je ressens. Mais ce n’est que du chipotage. Ah et, chose bizarre, mais quand normalement les personnages qui crient souvent m’agacent, il y a vraiment un côté marrant dans les cris que pousse Sid (notamment dans le 3 où on en fait même une blague). Ils ont quand même réussit, en vo comme en vf (avec une petite préférence pour la vf ici) à rendre agréable un personnage qui passe son temps à crier. Un ensorcellement est présent dans le doublage de ces films.

Pour Diego, doublé par Denis Leary en vo et Vincent Cassel en vf, peu de choses à dire : les deux voix sont différentes mais sonnent de la même manière, rien n’est perdu pour le personnage. Je dois cependant dire que le côté cynique de Diego ressort un peu mieux en français, le ton est plus juste (après c’est peut être juste que le ton cynique français diffère un peu de l’américain).

Je ne vais par faire tous les personnages de cette manière, juste donner quelques pensées par-ci par-là. Pour Ellie (Queen Latifah / Armelle Gallaud), pas grand chose à dire, si ce n’est comme dit plus haut qu’elle fait plus jeune en vf ce qui contraste beaucoup avec Manny. Du côté de Crash et Eddie (Seann William Scott / Christophe Dechavanne et Josh Peck / Alexis Tomassian), les deux ont des voix qui ne se ressemblent pas (encore heureux, il est déjà super difficile de les reconnaître visuellement, même les doubleurs se trompent) et la vf a fait ça parfaitement (l’ensorcellement continue parce que, sérieusement, qui a reconnu la voix de Dechavanne??). Enfin, pour Buck, je pensais lui préférer notre Emmanuel Curtil national à Simon Pegg mais je dois dire qu’en fait, ce dernier lui donne une pêche (hoho) et une niaque que la vf n’atteint que très peu. Et, pour ce qui est de Mémé (Wanda Sykes / Evelyne Grandjean) je pense vraiment lui préférer la vf, parce que ses punchlines sont sacrément plus drôles dans cette langue-là.

Enfin voilà, ce sont vraiment des films où il me faut cinq bonnes minutes pour choisir entre la version française ou la version originale, et c’est souvent cette dernière qui primera, même siil faut le constater que, la vf c’est absolument pas mauvaise, loin de là (il y a énormément de scènes que je préfère dans notre langue, notamment celle des rochers suspendus dans le 2, et la vf se paye parfois le droit de rajouter des mots ou des bruits aux personnages qu’ils ne disent pas en vo, ce qui accentue certaines idées. C’est vraiment un des seuls cas de films où je vois ça).

Donc, pour ce qui est des personnages en eux-même… Je vais les faire un par un.

Commençons par Manfred, plus connu sous le nom de Manny (j’ai compris que Manfred était son vrai nom à mes 13 ans, oui j’ai mis du temps). J’ai un peu de mal à classer les personnages principaux de ceux que j’aime le plus à ceux que j’aime le moins, mais je pense que dans tous les cas, Manny sera le premier.
D’abord et avant tout, je le trouve extrêmement touchant. Dans le premier film de par son histoire, le fait qu’il soit extrêmement grognon parce qu’il fait encore le deuil de sa famille, qu’il doive apprendre à pardonner… Dans le deuxième film, parce qu’il est attiré par Ellie mais ne peut aller vers elle car sa famille le retient, et il doit apprendre à aller de l’avant. Dans le troisième film, la façon dont il surprotège Ellie, au détriment des autres membres du groupe, montre bien qu’il n’a toujours pas réglé tous ses problèmes, qu’il doit apprendre qu’on ne peut pas choisir la protection d’un membre du groupe envers un autre et que sa famille ce n’est pas qu’Ellie et son futur enfant. Enfin, dans le quatrième film, il doit toujours apprendre à ne pas surprotéger sa fille, mais à lui laisser de l’espace et lui faire confiance. Il y a vraiment une boucle qui se fait dans les quatre films, un cheminement qui s’expliquera toujours par ce point de départ, ce moment où Manny a perdu sa première famille.
De plus, ce que je trouve vraiment touchant chez lui c’est la façon dont il protège réellement tout le monde.
Dans le premier film, il va commencer par protéger Roshan de Diego. Sa motivation là est qu’il sera débarrassé et du bébé, et de Sid, mais je pense qu’il a vraiment de l’affection pour lui, même si cette affection est stoppée par le fait que Roshan soit un humain. Cela ne l’empêche pas de suivre Sid quand ce dernier tente de monter la falaise vers le clan des humains, et de secourir Roshan qui est entre les griffes de Diego.
De même, il protège Sid d’instinct quand ce dernier tente de fuir les megaceratops. Il dit seulement qu’il n’aime pas les « bêtes qui tuent pour le plaisir » (hem comme les humains) mais malgré le fait que Sid l’agace énormément par la suite, il ne va jamais tenter de le faire fuir par la force (alors qu’il pourrait facilement).
Au cours du voyage, il va protéger Diego, à qui il a commencé à accorder sa confiance, et même risquer sa vie pour lui. Il va aussi pleinement apprécier Roshan, puisque ce dernier n’est pas responsable de la mort de sa famille, c’est un jeune bébé innocent, et ça montre à quel point Manny n’est pas quelqu’un de rancunier, seulement énormément attristé par la disparition de sa famille.
Enfin, un des plus gros points est son amitié envers Sid qui va vraiment grandir. Le meilleur moment où l’on voit ça c’est quand Diego avoue qu’il les mène droit dans un piège : Manny dit alors à Sid « Ne t’inquiète pas, on est capable de s’en sortir ». Non seulement ici il rassure son compagnon mais il lui promet presque que tout va bien se passer pour eux, et qu’il le protégera. Cette phrase fait vraiment mouche. De plus, dans cette scène, on voit que si le mammouth n’est pas rancunier, il en veut vraiment à Diego de lui avoir fait croire être son ami, son compagnon, un membre de son clan, parce que quand le tigre lui dit qu’il regrette, Manny lui dit « Je ne crois pas. Pas encore ». Franchement cette phrase fait froid dans le dos parce qu’on comprend que Manny est sur le point de tuer Diego, de lui faire payer cette trahison. Puis il décide d’accorder sa confiance à ce dernier pour les sauver, à raison, puisque le tigre va se sacrifier pour lui. J’ai toujours trouvé Manny peu expressif lors de la  »mort » de Diego mais je pense qu’en fait, ce dernier a déjà connu ce genre de situation et au lieu d’espérer comme Sid, il est fataliste. Il pense que rien ne pourra arranger le fait que Diego est en train de mourir. (ça casse pas mal avec la fin du 4 où, là, il se résigne terriblement rapidement au fait que Ellie et Pêche soient mortes).
Tout ça pour dire que sa relation avec les deux est réellement touchante. Les regards qu’il lance à Sid lorsqu’ils rendent Roshan à son père, ou juste son regard qui s’éclaire quand il voit revenir Diego montre qu’il est vraiment un personnage qui est devenu aigri à cause de la perte de sa famille, mais qu’en premier lieu il a seulement un cœur tendre au fond de lui.
Dans le deuxième film, on peut déjà voir la preuve de ça chez Manny quand il refuse de voir Sid sauter du haut de la falaise : il essaye de le convaincre puis le rattrape. C’est peu de choses mais contrairement à Diego qui est un peu enjoué à l’idée de voir son ami sauter, Manny lui sait que Sid le fera et essaye vraiment de l’en empêcher.
Ensuite, ils décident de partir ensemble, puisqu’ils forment un clan, vers l’embarcation. C’est quand il rencontrera Ellie et qu’il tombera amoureux d’elle que cet instinct de protection fera de nouveau surface : même si il s’énerve contre elle à la fin, il n’hésite pas à se ruer vers la caverne où elle est bloquée, risquant sa vie dans le procédé.
Dans le troisième film, cet instinct est un peu trop poussé à bout puisque l’arrivée prochaine de son enfant lui font certainement beaucoup penser à ce qui est arrivé à sa première famille. Il surprotège Ellie, au détriment même du reste du clan, ne voyant pas pourquoi Diego veut partir et Sid se sent mis de côté. On sent que ce trait de personnalité est devenu un soucis ici et c’est quand il dira être un très mauvais ami que Buck le contredira, lui expliquant qu’il a mis la vie de sa femelle et celle de son petit pour aller sauver celle d’un ami. Ensuite, c’est en laissant Diego aller protéger Ellie qu’il comprendra réellement ses erreurs, que le fait de fonder une famille avec Ellie ne veut pas dire que son clan n’en est pas moins digne d’en faire partit. Le tout est parfaitement illustré avec le portrait de famille qu’il fait à Ellie : dans le premier, il n’y a que lui, elle et leur petit présent, et dans le dernier, Diego, Sid, Crash et Eddie sont rajoutés.
Enfin, dans le quatrième film, ce trait de personnalité là de Manny pose encore légèrement problème au début, lorsqu’il est toujours sur le dos de Pêche, mais il s’en rend compte très vite pendant le film. Ça ne l’empêche pas de tout faire pour sauver ses amis, je pense notamment au moment où Sid mange les baies paralysantes, qu’il le porte, le tiens plus haut pour ne pas qu’il se cogne, et a une expression horrifiée lorsqu’il pense que son ami est tombé à l’eau. Il tente aussi de stopper le bateau qui part afin que Diego puisse pouvoir monter dessus. Et, bien évidemment, il tente tout pour retrouver et protéger sa famille à la fin.
Dernier petit point, le côté visuel. Peu de chose à dire, la morphologie d’un mammouth laineux a parfaitement été mise en animation, notamment les expressions du visage (qui auraient pu être compliquées vu qu’on ne voit quasiment jamais la bouche de Manny et que son nez prend tout son visage).
C’est vraiment tout ça qui me fait aimer et apprécier le personnage. Il est vraiment un gros cœur tendre, que le deuil de sa famille a complètement plongé dans la tristesse, au point de presque ne plus vouloir vivre (au tout début du 1, il se dirige à contresens et l’un des animaux dit « S’il a envie de mourir, c’est son problème »). Il est terriblement touchant, vrai, et ça fait vraiment plaisir de l’avoir en tant que personnage principal le long des films.

Passons maintenant à Diego. Diego est un personnage appréciable, malgré sa personnalité sardonique, et il a lui aussi une jolie structure narrative au long des films. Si Manny était caractérisé par la perte de sa première famille, Diego lui est défini par son appartenance au clan.
En effet, dans le 1, il quitte peu à peu sa meute pour rejoindre le clan de Manny et Sid. Voulant d’abord se délecter d’eux, lorsqu’il se rend compte de ce qui est arrivé à Manny, de sa propension à pardonner, on sent qu’il commence à changer. En fait, c’est quand il voit que ce mammouth, qui aimait énormément sa famille, n’en tiens absolument pas rigueur envers Roshan, qui est pourtant un humain, qu’on voit ses sentiments changer : puisque au contraire de Manny qui tenait à sa famille et ne veut pas vengeance, Soto veut la vengeance contre ceux qui ont tué la moitié de son clan seulement pour l’honneur (il est prêt à chasser Diego si ce dernier ne revient pas avec le trophée, c’est dire).
C’est quand Manny lui sauvera la vie, au détriment de la sienne, qu’il se rend compte que dans sa meute, personne n’agirait jamais ainsi, et qu’il change donc de camp. Il finira par faire ce que Manny a fait, à savoir le protéger même si ça lui en coûte la vie.
Dans le 2, son histoire peut paraître effacée par rapport à celle de Manny mais je la trouve quand même sympathique. Il doit accepter le fait qu’il a peur de l’eau, et qu’il doive apprendre à nager. C’est marrant puisque, dans le premier film, il n’avait pas l’air d’avoir peur de l’eau. Évidemment c’est du retcon, mais je trouve quand même qu’on peut très facilement accorder les deux films : dans le premier, dans sa meute, la peur n’avait pas sa place, et personne ne devait montrer qu’il craignait quelque chose. Ici, maintenant qu’il est dans un clan où ce qui les relient c’est l’amitié, il laisse un peu plus de place à sa peur et montre qu’il est terrifié par l’eau puisqu’il ne sait pas nager. C’est grâce à Sid qu’il va apprendre à dompter sa peur, et ça montre vraiment bien la relation entre ces deux personnages, puisque Diego va en retour, retenir Sid de vouloir partir avec les petits-paresseux.
C’est son histoire dans le 3ème film qui est pour moi la plus intéressante. Voyant que Manny s’inquiète plus de l’arrivée du bébé qu’autre chose, que leur relation se détériore, et qu’il a l’impression que faire parti d’une famille comportant un petit le ramolli, il va vouloir quitter ce clan. Manny ne le comprend pas et Sid non plus, mais pas pour les mêmes raisons : quand le premier pense que Diego ne veut pas de sa famille, le second ne comprend juste pas ses raisons.
Même après avoir quitté le clan, il va se précipiter au secours de Sid, ce qui démontre bien que le personnage, même s’il est assez solitaire, reste accroché à ses principes et à ses amis. C’est quand Buck dira à Manny que ce dernier n’est pas un bon compagnon ou père, mais un excellent ami, que Diego recommencera à changer d’avis, à raison. De plus, s’il pensait que Manny ne faisait plus attention à lui, le moment où ce dernier lui dit qu’il lui fait confiance va tout changer : en effet, cet échange fait écho au premier film où révélant sa trahison, Diego disait « Vous devez me faire confiance ! » et que Manny répondait « Te faire confiance ? Et pourquoi devrait-on te faire confiance ? », ici, quand Diego lui demande « Est ce que tu me fais confiance ? » on sent qu’il repense à cet échange là, mais aussi qu’il se demande si le mammouth croit toujours en lui, en son ami qui a risqué sa vie pour lui. Enfin, le dernier problème se résout, puisque si le tigre pensait que la famille le ramollissait, au contraire, c’est ce désir ardent de protéger la famille qui va lui donner une toute nouvelle vigueur.
Il décide donc de rester et, dans le 4, lui aussi va trouver l’amour. Je trouve ça sympa le parallèle qui est fait de lui avec Shira, parce qu’elle est comme lui, elle vit dans une meute qui ne la protège pas, et va changer pour aller dans le clan. Comme dans le 2, l’histoire est simple mais toujours bien ficelée.
Si je l’apprécie un peu moins que Manny, Diego reste un personnage agréable dans cette saga de par son indépendance claire face au groupe mais malgré tout en gardant un lien qui l’unit aux autres.

Enfin, pour finir le trio, il y a Sid. (de son vrai nom Sidney, quelque chose qu’encore aujourd’hui, j’oublie tout le temps).
Sid, dans la plupart des cas, je sais que j’aurais eu du mal à l’apprécier. Une espèce de comic-relief peu intelligent qui ne comprend pas grand chose à ce qui se passe.
Cependant, s’il y a une chose que les films ont toujours réussi à faire c’est garder la part des choses. Oui Sid est le plus idiot des trois et se préoccupe assez peu de la gravité de certaines situations. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’en préoccupe pas du tout (il est le seul à vouloir ramener Roshan à son père, on le voit terrifié par l’inondation, par le danger de mort auquel il fait face avec les dinosaures, et surtout Rudy et la lave, mais aussi dans la tempête et les pirates du 4).
De plus, il est quand même extrêmement lucide sur énormément de points. Il sait que Roshan doit être retourné à son père et sait que Diego n’est pas digne de confiance. Il est aussi le premier à voir que Diego a peur de l’eau et que Manny a des sentiments pour Ellie. Dans le 3, vers le milieu du film, il est conscient qu’il peut être un fardeau et que ses amis puissent ne pas le regretter. Enfin dans le 4, il fait enfin face au fait que sa famille ne veuille pas de lui. Il a beau avoir énormément de moments bêtes (dont beaucoup sont quand même hilarants mais j’y reviendrais), il n’en reste pas moins qu’il est un personnage profond.
Et d’ailleurs, là où Manny est caractérisé le long de la série par la perte de sa famille, Diego par son appartenance au clan, Sid c’est plus précisément sa place dans le clan qui est toujours mise en doute, en écho à sa place dans sa première famille.
En effet, dans le 1er film, il est la raison pour laquelle ce clan a été créé : il a été le premier à vouloir prendre soin de Roshan lui-même, amenant Manny et Diego à le suivre.
Dans le deuxième film, cette question est encore plus marquée car directement exposée. Sid veut du respect et aimerait qu’on le considère comme autre chose qu’un idiot. S’il songe un bref instant à partir avec les mini-paresseux, le fait d’entendre Diego dire à haute voix qu’il soutient Sid et qu’il l’aime le fait très vite changer d’avis.
Dans le 3, sa place est encore plus mise à l’épreuve. Face au fait que Manny ne les considère plus, Diego part, et Sid se retrouve seul. Il va vouloir tenter de fonder sa famille avec les trois bébés T. rexes, et, même quand il est enlevé par la maman, il continue de vivre tranquillement avec eux dans le monde des dinosaures. On pourrait se demander pourquoi Sid ne repart pas dans le monde d’en haut mais là réponse est simple : il pense qu’il n’a rien à y faire et que personne ne veut de lui. Ce n’est que la nuit venu qu’il exprime le fait que ses amis lui manquent, tout en pensant que lui, il ne leur manque pas ce qui est, je trouve, terriblement triste. Il va cependant choisir de rester avec eux quand il verra qu’ils ont fait tout ce chemin pour le sauver, et laisser ses petits à leur mère dinosaure.
Enfin, dans le 4ème film, c’est l’apparition de sa famille au début du film qui va caractériser Sid le long du film. Quand ceux-ci abandonnent Mémé, il se souviendra qu’ils ont fait la même chose pour lui et lui demandera pourquoi sa famille pense qu’ils sont des ratés. C’est en sauvant la situation, à la fin du film, que Manny viendra le voir et lui dira qu’il n’est pas un raté, qu’il est un héros, quelqu’un sur qui sa famille, sa nouvelle famille, peut compter. Et Mémé lui dira qu’il a trouvé un vrai clan, qui l’aime et l’aimera toujours plus que ces personnes qui ont décidé de le juger sans chercher à le connaître.
C’est vraiment ce côté profond du personnage qui me fait l’apprécier. Loin d’être un idiot fini, comme on pourrait le croire et, à dire vrai, comme sa première famille le voit réellement, Sid est quelqu’un de doux, d’attachant, de drôle, d’un peu agaçant mais aussi de très clairvoyant et sur qui l’on peut compter. Un beau personnage qui ne franchit jamais la limite du personnage désagréable qui fait moins apprécier le film.

Évidemment, les films se concentrent principalement sur Manny, Diego et Sid. Si Ellie a droit à un peu de place dans le 2, ainsi que Buck dans le 3 et Pêche dans le 4, nos trois premiers héros restent les personnages principaux et j’en écrirais moins sur les autres.
Ellie, donc, est un personnage que j’aime beaucoup dans le 2. Son côté joyeux, effréné, enjoué est tout nouveau au milieu de nos trois compères et le fait qu’elle croit être un opossum reste un truc qui me fait toujours autant rire. Son flashback est vraiment émouvant, et son caractère sûr d’elle et obstiné en fait un très bau miroir à Manny.
En revanche, je trouve toujours triste que cette personnalité là disparaisse dans les suites. Elle devient sérieuse et même si ça va de pair avec le fait qu’elle devienne maman, je trouve que ça manque énormément. La principale cause c’est qu’on n’a pas vu ce changement opérer à l’écran et qu’il n’y a aucune raison pour qu’elle devienne responsable comme ça du jour au lendemain. Responsable et, en plus, très passive puisque si elle n’accepte pas certains agissements de Manny, elle ne fait pas grand chose (comme aller parler à Sid, ou à Diego), sinon de décider d’aller dans le monde des dinosaures.
Enfin et c’était un peu évident vu l’amont de personnages qui arrivent au fur et à mesure des films, mais dans le 4, elle est un peu oubliée. C’est pas mal de montrer qu’elle est horrifiée de voir Manny disparaître de sa vue, de tenter de rassurer Pêche alors qu’elle-même n’est pas sereine, et de la voir à la tête de la file des animaux mais ça s’arrête là et elle n’a pas franchement d’arc narratif. Ce qui est dommage, mais pas forcément dérangeant dans la mesure où elle n’est pas un personnage qui a toujours été au centre de l’attention.
Enfin, je voudrais juste dire que visuellement, j’aime beaucoup le fait qu’ils l’aient bien démarquée de Manny. Et que son côté opossum soit toujours montré, notamment pas la façon dont elle tient sa trompe (elle la tient comme un mammouth quand elle est petite, et dès sa rencontre avec sa mère adoptive, elle la remonte vers l’avant, mimant la façon dont sont les queues des opossums).

Tout petit point sur Crash et Eddie : je les apprécie bien. Ils ne sont certes pas extrêmement développés mais ce qu’on sait d’eux me suffit : ils forment un trio soudé avec leur sœur, la protègent, et l’aiment. Ils sont plus souvent vu ensemble qu’avec Ellie et démontre bien leur personnalité adelphe.
J’aime que leur personnalité vive et joyeuse soit la même qu’Ellie dans le premier film où ils apparaissent, mais ce trait là cause un petit défaut dans les suites. Enfin, dans le 3 pas vraiment, puisqu’on dirait qu’ils ont un peu mûri, à la manière d’Ellie, et savent qu’ils sont en danger (là où ils le paraissaient moins dans le 2). Non le problème vient quand même du 4ème volet où leur personnalité régresse quand celle d’Ellie progresse, et un gros fossé se creuse entre eux (en plus l’idée me traverse l’esprit à l’instant où j’écris donc je n’ai pas le temps de vérifier mais il me semble qu’ils ne parlent pas une seule fois à Ellie dans le film). Là où leur côté inquiet du danger dans la fin du 2, ou dans le 3, se ressentait énormément, il n’y a que le moment où ils découvrent que le pont de pierre a disparu qu’on les voit inquiets. De même, je ne me rappelle pas les voir dans le combat final, combat où pourtant, ils auraient dû être inquiets pour leur sœur : preuve d’un manque d’idée à leur égard puisque Pêche est là pour sauver Ellie quand ils auraient totalement pu le faire eux-mêmes. Mais non, on préfère les montrer en train de… s’échapper. (alors que, je le rappelle, dans le 2, ils se mettaient en danger face à Crétacé et Maelstrom pour la sauver!).
Sinon, d’un total point de vue animation, j’aime beaucoup le contraste qu’ils opposent aux mammouths. Pour bien montrer le caractère comique de Ellie qui se prend pour un opossum, ils sont rapides, petits, on les voit à peine filer et il y a tout pleins de détails à voir dans leurs façons de se déplacer (parfois on les voit glisser, chuter d’endroit, se placer sur Ellie, à différents endroits).

Passons maintenant à Buck. Comme vous l’aurez vu plus haut, Buck c’est un personnage que j’apprécie beaucoup. Il est drôle, de par notamment son côté fantasque et peu propice à la réalité des films : il téléphone à un caillou, fait des entrées classes, commande les lianes comme des ascenseurs, fait de grandes citations, et a une relation très étrange avec Rudy (dans le sens où on pense qu’il le craint, il dit qu’il est le plus grand prédateur ici présent, alors qu’il le respecte et base totalement sa vie sur celle du dinosaure) et avec un ananas : en bref, il vit un peu dans son propre monde, ce qui semble être tout à fait normal puisqu’il est le seul mammifère du monde des dinosaures. De plus, le film aide totalement à donner cette impression en faisait sauter Buck partout, lui donnant des postures étranges, lui faisant faire des choses étranges, ou bien à grand renfort de zoom sur sa tête et son œil.
En revanche, comme le film le démontre si bien, on peut faire de l’humour, de l’épique, tout en ayant quand même un sens profond. Ici, même si on sait peu de choses sur Buck, on peut en déduire, dans son histoire/flashback, qu’il est arrivé dans ce monde et a été confronté à Rudy. Très différent de la tristesse des deux flashback de Manny et Ellie, celui-ci a surtout un côté étrange et somme toute, encore une fois, épique. Loin de la belette hyperactive que l’on a apprit à connaître depuis le début du film, on a affaire ici à un personnage effrayé de son environnement et essayant de fuir Rudy. Vraiment les expressions apeurées font très étrange sur Buck, on n’est pas du tout habitué à ça. Échappant de peu à Rudy, on en conclue que depuis ce jour là, Buck appréhende de revoir le baryonyx mais aussi l’admire et ne pense qu’à le défier. Je pense qu’il ne le défiait pas non pas par peur, mais par prudence, et ce n’est que l’arrivée de ces autres mammifères qui lui donnera envie de les protéger. On le voit, il fait son malin en narguant le dinosaure, mais une fois qu’il croise le regard des autres, il leur dit de partir, de le laisser, il sait sans doute qu’il peut y passer : chose qui serait arrivée sans l’apparition de Diego.
C’est quand Rudy chute dans le ravin, grâce à la maman T. rex, que l’on a ce plan très étrange de Buck, surprit et presque horrifié de voir le baryonyx tomber. On comprend que la raison de vivre de la belette était simplement de survivre. Il choisit alors de retourner dans le monde d’en haut, avec le clan, mais en entendant le cri de Rudy, il décide de repartir là où est sa place.
Ça a toujours été quelque chose de très étrange à comprendre pour moi. A chaque fois qu’un nouveau personnage arrive, le but pour lui est d’oublier le passé, de ne pas être bloqué dans l’état où il est, et d’aller de l’avant, vers sa nouvelle famille. Ici, pour Buck, je pensais que l’inverse se produisait, alors que pas du tout en réalité : avec la fausse mort de Rudy, il découvre que, même s’il appréciait faire parti d’une famille, sa place, sa vraie place, ce qui le rend heureux, c’est de vivre là où il a vécu depuis si longtemps. C’est quelque chose de très important je trouve de montrer des contre-exemples au sein de morales se ressemblant : trouver une nouvelle famille, c’est bien. Mais si on est bien là où l’on vit, si on est heureux de cette manière, il est tout aussi bon de ne pas choisir de changer de vie.
Enfin bref, vous l’aurez sûrement compris, Buck est un de mes personnages préférés de la saga. Il n’a beau apparaître que dans un seul film, il est vraiment excellent, drôle et absolument et complètement attachant.

Si on n’a un seul personnage qui apparaît dans le troisième film, une blindée apparaît dans le quatrième. Et le premier qui est le plus marquant pour moi, c’est Mémé.
Si je la considère un peu comme l’égal de Buck, c’est par son humour complètement décalé à côté des autres personnages des films. Elle est drôle, et touchante aussi. Mais, contrairement à Buck, elle manque de plus de profondeur. Ce qui ne m’empêche pas de bien l’apprécier, elle reste un des points les plus marquants du 4ème film.

Évidemment, une des grosses arrivées de personnage était Pêche. Et évidemment, les scénaristes n’ont pas eu d’autres idées que de lui donner une intrigue lycéenne peu charitable.
C’est dommage parce que, en soit, que Pêche soit en conflit avec Manny à cause de sa surprotection, c’est dans l’ordre des choses. Mais pourquoi se perdre dans des trucs de lycéens avec sa vague attirance pour Ethan, la jalousie de Louis, cette idée bizarre de la faire accepter être à moitié opossum… ? Le film passe trop de temps à se concentrer là dessus au détriment de la vraie intrigue. Surtout que, quand les personnages sont en danger de mort, donner ce genre d’intrigue est plutôt passable (dans le 2, c’était plutôt cohérent que Manny s’inquiète à être le dernier, parce que les personnages savaient qu’ils avaient trois jours devant eux, et dans le 3, l’intrigue de Diego passait un peu au second plan pour montrer qu’ils préfèrent tous la vie de Sid à leurs disputes) et vraiment peu intéressant. Le fait que Pêche prouve à Manny, à la fin du film, qu’elle n’est pas une petite chose fragile mais sait se débrouiller est une excellente intrigue, donc je pense que le film aurait du se pencher sur ça au lieu des scènes avec les autres jeunes.
Pour l’intrigue avec Louis eh bien c’est… Un peu bizarre. Le fait que certaines espèces d’animaux puissent parler entre elles et d’autres non (les humains, Crétacé et Maelstrom, et les dinosaures par exemple) ne m’a jamais fait penser au fait qu’ils pouvaient tomber amoureux. L’histoire aurait pu donc être intéressante… Si elle avait été plus profonde. Et si Ethan n’avait pas été au milieu de tout ça. Sinon, Louis avait les prémices d’un très bon personnage, certes un peu cliché, mais qu’on aurait pu bien revoir dans les suites. Ce qui n’est pas le cas…
En revanche, une petite amélioration d’un point de vue visuel, c’est que si dans le 3 Pêche était une copie conforme d’Ellie, je trouve ça très sympa d’avoir modifié sa couleur pour lui donner un mélange de ses deux parents.

Autre personnage arrivant dans le 4, Shira. (ou Kira en français ? Je ne me souviens plus trop). Sur le papier, elle est intéressante : on apprend qu’elle a quitté sa meute pour finir pirate, choix qui n’a pas non plus l’air de la ravir. Oui, mais il manque un petit truc au 4ème film : un flashback d’un nouveau personnage. Pourquoi on en n’a pas eu sur Shira ? Il me semble que c’est plutôt capital, de savoir pourquoi elle a quitté sa meute de tigres, comment elle est arrivée chez Gutt… Mais non. C’est pour ça que le personnage, qui aurait pu être attachant, ne l’est pas du tout : on a aucun moyen de l’aimer. La raison pour laquelle Diego tombe amoureux est évidente mais on n’est pas le personnage, et en tant que spectateur, on a besoin de plus.

Enfin, en dehors de chaque petit personnage secondaires, on a le capitaine Gutt. Deuxième antagoniste doué de parole depuis Soto, je trouve la façon dont il devient l’antagoniste peu intéressante. Soto, il voulait se venger des humains avec Roshan, et s’attaquait au clan en conséquence, parce que ça signifiait nourriture, un besoin somme toute vital. Ici, Gutt s’attaque au clan, enfin non que dis-je, à Manny parce qu’il pense que ce dernier est responsable de la perte de son butin, et son bateau. Je l’ai dis plus haut mais je trouve l’idée de s’attaquer seulement à Manny peu intéressante. De même, le design de Gutt est très… trop cartoonesque. Je comprends l’envie de lui donner des attraits de pirates mais je trouve que ça casse assez avec les premiers films qui ne présentaient que des animaux au physique… animalier et sans accessoires. Bref, le personnage est sympa mais dénote trop avec le reste des films.

Enfin voilà pour ce qui est des personnages. J’ai l’impression de ne pas l’avoir dit assez mais j’ai un vrai amour pour eux, pour Manny, Sid, Diego, Ellie, Crash, Eddie et Buck. Ils forment vraiment une petite famille et les voir s’agrandir au fur et à mesure des épisodes est quelque chose de tellement sympa et agréable. Ils font vrais, ils font  »humains », si vous me pardonnez l’expression, et ils sont attachants comme jamais.

Je m’en vais conclure en parlant un peu plus de la saga en elle-même.

Déjà, une chose dont je n’ai pas parlé, c’est la musique. Et elle est superbe. Pas extrêmement prenante comme John Powell a apprit à le faire dans les Dragon, mais tout de même bien agréable. Celles qui me marquent le plus, je pense, sont celles du troisième film, puisqu’elles aident à donner un côté aventureux à ce volet. Mais je n’oublie pas les musiques douces au xylophone qui accompagnent souvent de jolis moments dans le 2 et le 3, l’arrivée des mammouths dans le 2, ou encore bien évidemment, la musique assez dramatique se jouant lorsque Manny, Sid et Diego sont séparés de Pêche et Ellie dans le 4.

Une autre chose qui est appréciable, c’est la concordance que les films ont entre eux. Évidemment, comme je l’ai dis plus haut, leurs schémas narratifs ne sont pas les même, mais je veux parler là des histoires en elles-mêmes. Dans les quatre volets, les personnages doivent effectuer un voyage physique (pour retrouver les humains / trouver l’embarcation / retrouver Sid / retrouver Ellie et Pêche, aller vers le pont de pierre) mais aussi spirituel. Peu importe l’état d’esprit où les problèmes que nos personnages ont au début de chaque film, le voyage les aura changés.

De plus, les films aussi nous font voyager : on passe d’un paysage glacé à un paysage rempli d’eau, puis à un monde perdu jusqu’à la mer. On parvient à ne jamais s’ennuyer face à la diversité des paysages qu’on découvre.

Il y a aussi des choses qui se répètent dans la saga, comme les running-gags (par exemple, Sid qui finit par tomber sur sa tête plate. Oui, ça me fait rire. Manny qui dit qu’il n’est pas gros…) ou encore ce petit plan famille qu’ils arrivent à glisser à la fin de chaque film. J’aime toujours ces plans parce que ça montre à quel point le clan a évolué, qui sont les nouveaux arrivants, comment ils sont affiliés… Je trouve ça très mignon.

Un autre point, et c’est totalement mon avis mais je trouve que chaque film propose quelque chose de différent, ce qui me les fait vraiment apprécier tous pour des raisons différents :

  1. Le premier ce serait vraiment pour son côté dramatique. Pas sérieux, non non, dramatique. J’en ressors toujours en ayant énormément pleuré et je trouve que c’est vraiment ce qui lui donne du cœur.
  2. Pour le deuxième, ce serait totalement le fait qu’il soit profond, ingénieux, intelligent. Il est vraiment, pour moi, celui qui écrit le mieux ses personnages, leurs problèmes et leurs résolutions. C’est aussi celui qui m’a prit le plus de plaisir à analyser, notamment pour sa scène de fin.
  3. Le troisième, c’est totalement le côté aventureux, épique, et humoristique. Un vrai Indiana Jones dans l’âme, et clairement celui que je regarde si j’ai envie de voir de l’aventure et de rire.
  4. Quant au quatrième… J’aurais un peu de mal à le cerner. Évidemment, moi qui aime les récits de la mer, le côté pirate est très attrayant et agréable, mais en dehors de ça… On va dire qu’il est le plus léger, le moins compliqué à voir.
  5. La stupidité.

En fait, un truc qui m’amuse c’est vraiment quand les gens peuvent dire que les films virent trop à l’humour dans les suites. Je trouve ça faux pour le deuxième, déjà, et je ne trouve pas que ce soit un mauvais point. Il faut bien garder en tête que l’humour n’est qu’une partie des films. Les quatre le sont, ils sont drôles, et pas à divers degrés ou quoi, non non, ils sont drôles point. Maintenant des choses se rajoutent ou non : par exemple, les trois premiers sont très profonds dans leurs propos et le quatrième l’est beaucoup moins. Les 1, 2 et 4 optent à certains moments pour de la tragédie quand le 3 décide de ne pas en faire. Les 3 et 4, et le 2 à un certain niveau, sont épiques. C’est pour ça que je ne dirais jamais que le premier est le meilleur : il est celui qui propose plus de dramatique mais ce n’est pas quelque chose que je recherche forcément en regardant un film. Dans cet aspect-là, il ne sera jamais le meilleur pour moi, mais il se complète parfaitement avec les suites.

De plus, je l’ai dis et redis mais je trouve que les quatre films, et notamment les trois premiers, offrent un mélange savant d’humour et de tragédie. Obtenir une balance si risquée est quelque chose que j’ai peu vu fonctionner ailleurs (les moments tristes étant parfois survolés tandis que les moments humoristiques peuvent être totalement plats). Ici, rien de tout ça et le mix que l’on obtient est vraiment payant et agréable à voir, surtout aujourd’hui où il faut s’accrocher pour obtenir un si savant mix dans les films d’animations qu’on peut nous proposer.

Avant de conclure ce bon gros pavé, je voudrais juste faire une aparté sur quelque chose que vous avez peut être remarqué : je n’ai, à aucun moment, parlé ou ne serait-ce que mentionner l’existence du 5ème film.
Parce que, déjà, c’est quelque chose d’assez marrant que les scientifiques pourraient étudier mais j’oublie toujours que ce film existe.
C’est très simple, je l’ai vu une fois, au cinéma, et je l’ai trouvé d’un vide abyssal. Tellement plein de rien que, moi qui ait pourtant une bonne mémoire, je ne me souviens de ces quelques trucs : le mariage de Pêche, un astéroïde, une femme à Sid, le son que fait Godzilla quand il charge son souffle atomique (ne me demandez pas où, comment et pourquoi c’est un souvenir extrêmement vague), Buck, des dinosaures volants, un cours de Yoga, une sous intrigue bizarre avec Diego et Shira, et un coquillage (lui je crois encore l’avoir halluciné).
Ce film était tellement vide, tellement stupide, tellement… Inutile.
Du coup il y a deux choses qui font que je n’en n’ai pas parlé : je n’aime pas gamberger sur ce que je n’aime pas (pitié arrêtez d’aller lire ma critique sur le Roi Lion elle est aussi nulle que l’Age de Glace 5. Lisez celle sur Godzilla), et pour en parler, il aurait fallu que je le revois, or, je n’en n’ai pas du tout l’envie.
La déception que je m’étais prise était assez forte. Surtout que, réfléchissons à un scénario simple : les humains arrivent eux-aussi sur la nouvelle terre découverte lors du 4. Ils commencent à chasser les animaux, qui doivent partir. Sauf que parmi eux, il y a Roshan, qui a des souvenirs assez vague de son aventure qu’il a vécu quand il était jeune. On a donc une espèce de guerre entre deux groupes, avec dans l’un Manny, Diego et Sid qui se refusent à être violents envers ceux qui menacent leurs amis et famille, et dans l’autre, un humain qui rechigne à tuer des animaux dont il se souvient à peine.
Dix secondes de réflexion m’ont permis d’avoir une prémisse trente fois plus intelligente que l’entièreté du 5ème film. Et dire que c’est quelque chose qu’on ne verra jamais arriver à cause de scénariste qui n’ont rien pigé à la saga qu’ils ont continué, ça me désole…

Enfin, pour conclure tout ça, il faut aussi noter la concordance de la morale. C’est vraiment une des choses qui me plaît le plus dans ces films : les messages qu’ils apportent.
Le fait que l’amitié, la rédemption, et le pardon soient des choses très importantes. Ce sont ces trois notions qui créent cette famille, jugée étrange, mais où tous sont liés par l’amour, puisque si ils ont été seuls un jour (Manny quand il a perdu sa famille, Ellie quand elle était petite, Sid quand il a été abandonné, Diego et Shira au sein de leurs meutes, Mémé quand elle a été abandonnée, Buck quand il s’est retrouvé seul dans le monde des dinosaures) le fait de faire confiance, d’aimer, de pardonner, leurs ont permis de finir ensemble, en tant que vrai famille. Peu importe d’où ils viennent, quelles sont leurs histoires, chaque personnage à un jour perdu sa famille, et cette nouvelle famille-ci, ce clan, est montrée comme leur vraie souche. Ils doivent apprendre à oublier ce qui est arrivé avant (Manny doit oublier que sa première famille est morte, Diego qu’il ne vit plus dans une meute, Sid qu’il ne sera pas de nouveau abandonner, Ellie doit se souvenir qu’elle est un mammouth… Il n’y a que pour Buck que c’est l’inverse qui se produit, car, lui, il sait que l’endroit où il sera le plus heureux est celui où il vit depuis tout ce temps), c’est ce nouveau clan qui compte. De plus, les démonstrations d’amour sont montrées par des actes de sacrifices, et c’est montré tout au long des films comme étant un des meilleurs moyens de prouver son amour les uns envers les autres.

Enfin, le point le plus important pour moi c’est vraiment celui de laisser le passé derrière pour se reconstruire. C’est la base de chaque film, où Manny doit penser à autre chose qu’à sa famille décédée, Diego doit oublier le fait qu’il n’est plus dans une meute mais un clan, Sid doit comprendre que son clan l’aime vraiment, Ellie doit se souvenir qu’elle n’est pas un opossum… Je l’ai dis plus haut, c’est la phrase qui est en titre et je le redis ici, mais la plus belle chose que les films aient pu dire c’est « You have to let go of the past, so you can have a future ». C’est beau, c’est simple, et c’est vrai.

C’est toute cette alliance là qui font que les films compteront toujours pour moi. Peut être pas parmi mes 10 films préférés mais bien ceux que j’aime revoir tous les ans. La saga forme un tout, où l’humour s’entrelace avec le chagrin, où les personnages sont attachants et vrais, où certaines scènes m’apparaissent encore aujourd’hui comme parfaites, et où les morales sont importantes.

(Dernière relecture et je me rends compte que je n’ai pas une seule fois parlé de ce que je pense de Scrat. Alors heu, il est drôle, et il est mignon, et l’exubérance qu’offrent ses scènes où il démonte des montagnes voire des continents entiers est parfaite).

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